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LANA DEL REY, Ultraviolence

Polydor/Interscope/Universal/2014

Attendu au tournant , la seconde production de la poupée lynchienne arrive sur nos platines avec un plaisir certain, un plaisir attisé par quelques extraits dévoilés au compte-goutte sur le net .
Autant Video Games et Blue Jeans étaient des titres parfaits, autant Born To Die étaient une grosse déception. Un album qu’on sentait écrit dans l’urgence pour surfer sur la vague des deux titres pré-cités, un album dont les titres peu inspirés pour la moitié et à tendance R’n’B sentaient le remplissage. Puis vint Paradise qui redonnait espoir en la qualité de l’artiste à pouvoir offrir des compos dignes de ses premières sorties.
Pour Ultraviolence, Lana Del Rey s’est dite inspirée par la scène 70’s et de l’ambiance régnant à l’époque à Laurel Canyon. La production de l’album fût d’ailleurs dans un premier temps promise à Jonathan Wilson avant qu’elle ne tombe entre les mains de Dan Auerbach. Si on peut regretter (parce qu’on est des fans absolus) que ce ne soit pas la première option qui ait été choisie, il faut reconnaitre que sous la houlette du Black Keys, la chanteuse peut enfin exprimer pleinement son talent. Celui-ci l’a emmenée dans son studio de  Nashville, a convié ses musiciens, pour enregistrer le successeur de Born To Die.
L’ultraviolence est donc contenue. Mené sur un tempo lent, le recueil livre petit à petit un univers nonchalant et désabusé. La grandiloquence des anciennes compos n’est plus et chaque instrument vient se poser avec une finesse savamment dosée, comme les nappes de cordes sur le titre éponyme et Old Money ou l’intro bluesy de Sad Girl. Une production où chaque arrangement est réfléchi et où les subtilités se font nouvelles à chaque écoute (West Coast). Grande fan du cinéma classique, Lana Del Rey n’oublie pas l’approche cinématographique qui l’a révélé. Shades Of Cool a tout pour être le générique d’un film d’un célèbre espion anglais amateur de martini-vodka. Un titre qui porte la marque Auerbach dont le solo de guitare sera grandement apprécié des amateurs des Black Keys. Cette ambiance hollywoodienne qui se sent aussi sur la reprise parfaite de Nina Simone, The Other Woman, dont la chanteuse dit avoir beaucoup écouter les disques pendant la création de l’album.
On navigue entre légèreté (la pop délicate de Brooklyn Baby) et des moments un peu plus hantés (Fucked My Way Up To The Top). Bien entourée, la New-Yorkaise rend ses lettres de noblesse au slow avec Pretty When You Cry, une balade au goût très 70’s conclue par un solo très brut d’un autre fidèle de la Belle, Blake Stranathan.
Avec une production sobre et toute en finesse, Ultraviolence est un album qui correspond enfin à l’image de son interprète, un envoutement permanent qui dévoile enfin la véritable valeur de Lana Del Rey.

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