Le label bisontin fêtera ses 15 ans d’existence cette année. 15 années durant lesquelles l’association n’aura jamais déviée de sa ligne conductrice, une ligne tracée par la passion de la musique et l’échange humain.
Tout commence en 1999, avec Gantz, groupe dont fait partie Joss, fondateur d’Impure Muzik. Afin d’assurer la distribution des disques de son combo, il crée le label qui va par la suite également sortir les productions d’autres formations proches, toujours dans un style musical punk-hardcore. Le projet grandit et sera finalement déclarée en association 1901 en 2001. Mais les choses sont très claires : le but de l’association n’est en aucun cas de faire du profit. Depuis le début, le financement vient des deniers personnels des membres d’Impure Muzik. « On ne fait pas de bénéfice. Et quand bien il en existerait, on le réinjecte directement dans la production de nouveaux disques, mais ces bénéfices restent rares. Aucun prêt n’a jamais été contracté et dès qu’on en a besoin, on réinjecte tout de notre poche» nous dit Floyd. « Et on est aussi en contact avec d’autres labels indépendants français ou étrangers, ce qui nous permet de partager les frais ». La définition même du Do It Yourself et philosophie de ces passionnés. Et cette absence de pression en terme financier laisse place à beaucoup de liberté dans le choix des artistes qui seront ensuite produits par le label. La seule condition est qu’ils plaisent à chacun. « Si un membre a un coup de cœur pour une groupe, il le fait découvrir aux autres. Il faut qu’il plaise à tout le monde sinon on oublie. Et parfois, il faut savoir faire preuve de persuasion » sourit Flo. Derrière ça, on voit toute la passion qui anime les cinq membres d’Impure Muzik. Car en effet, chacun travaille à côté et participe bénévolement au projet, leur temps libre étant grandement consacré à la recherche de nouveaux groupes, à la gestion de la distribution des LPs et à la préparation des concerts, le booking étant une autre activité du label. « Dès qu’un groupe est dans le coin, on essaie de caller une date. Souvent, on ne connait pas les gars, on les découvre quand ils arrivent. On les héberge chez nous. C’est toujours très sympa et c’est vraiment ça qu’on aime, c’est cet échange perpétuel. Tout se passe sans jamais se prendre la tête» explique Sylvain.
A ce jour, 55 disques sont parus chez Impure Muzik, beaucoup d’artistes de la scène franc-comtoise mais pas que. Floyd plaisante en disant qu’on va jusqu’à la région Rhône-Alpes maintenant… Et on a aussi un groupe de Lettonie.
Un catalogue bien fourni donc pour Impure Muzik, grandement consacré à la scène punk-hardcore et post-rock, sous format vinyle uniquement et à l’artwork toujours travaillé. « Ceux qui se procurent nos disques sont des initiés. La plupart des gens n’achètent plus de disque et ceux qui continuent sont des avertis qui ont définitivement abandonné le CD. »
Et quand on leur parle de projet d’avenir, on semble ne pas trop se prendre la tête. « On a fait 9 sorties l’année dernière ce qui est assez exceptionnel. On a déjà de quoi faire pour l’instant… Et peut-être se lancer dans un festival, un Impure Fest » ajoute Flo le sourire aux lèvres.
Impure Muzik est en plein dans son adolescence. Mais avec la passion qui les anime et cette envie de partager, on gage que le passage à l’âge adulte se fera dans la plus grande sérénité.
Article paru initialement dans le numéro de Diversions de mai 2014.