Kobalt/PIAS/2013
Année bien remplie pour Nick Cave et ses mauvaises graines. Un sublime Push The Sky Away, une tournée mondiale avec pour étapes les festivals les plus renommés et pour finir en grâce, ce live.
Enregistré en avril pour la radio californienne KCRW, l’Australien offre une prestation intimiste de haut vol. Devant un public resteint, la setlist conjugue le passé et le présent avec cohérence, à grands coups de ballades plus noires les unes que les autres. On verrait presque ce live comme une longue veillée mortuaire, mais n’est-ce pas là tout l’univers de Nick Cave ?
Ouvert majestueusement avec la longue complainte du bien nommé Higgs Boson Blues, on entre dans cet univers sombre et mélancolique, envoûté par le chant des sirènes de Mermaids ou par le violon de Warren Ellis qui fait des miracles sur Far From Me. Toujours sur la corde raide, on sent une tension latente à l’écoute de Wide Lovely Eyes, qui explose sur la dernière piste Jack The Ripper. Entre temps, les Bad Seeds et leur maitre sortent des titres de leur début, la chevauchée crépusculaire Stranger Than Kindess et la douloureuse The Mercy Seat, toujours aussi poignante, même après s’être habituée à la version de Johnny Cash, elle rend ici à César ce qui lui appartient.
La publication d’un album live est toujours discutable, surtout lorsqu’elle est proche de la dernière production en date, comme pour surfer sur son succès. Mais dans le cas présent, elle permet de prolonger le plaisir de Push The Sky Away, mais elle initiera aussi ceux qui découvrent Nick Cave sur le tard à son univers torturé.
