Sub Pop/PIAS/2013
On l’a attendu. Il a fait sont petit voyage de Seattle jusqu’à chez nous. Et il est arrivé, enfin, le nouvel album de The Head And The Heart.
The Head And The Heart, c’est ce petit groupe sans prétention qui a débarqué dans nos coeurs, il y a un peu plus de deux ans, avec un premier album éponyme plein de fraîcheur et de spontanéité qui nous faisait tourner la tête dès la première écoute, avec des titres aussi entraînants (Cats & Dogs, Honey Come Home) que mélancoliques (Rivers & Roads).
Let’s Be Still sonne différemment de The Head And The Heart (paru en 2010 en autoproduction, réédité en 2011…et quand même vendu à 300 000 exemplaires !), la spontanéité des débuts laisse la place à une maturité nourrie par les nombreux concerts que le groupe a donné entre 2010 et 2013. THATH a mûri, élargi sa palette. Si le diptyque Springtime/Summertime, à mi-chemin entre new wave, disco et soul à l’ancienne (on pense à leurs copains de Seattle, Pickwick), convoque un synthé de mauvais goût et va en dérouter plus d’un, l’album est très tourné vers la pop. Une pop acoustique grand angle qui continue à faire remuer la tête et le coeur.
Toujours sous influence des Beatles, de la country, du folk, le groupe évolue entre ritournelles sophistiquées menées par la voix éraillée de Jonathan Russell (Shake, Homecoming Heroes) et ballades poignantes réhaussées par de fins arrangements (le banjo sur Josh McBride,la pedal steel et le violon surCruel).La voix de Charity fait des petits miracles, quand elle fait écho à celle de Josiah Johnson (Let’s Be Still) ou lorsqu’elle porte à elle seule le titre (la magistrale ballade folkThese Days Are Numbered).
Let’s Be Stillse révèle à chaque écoute, déployant ses harmonies et ses petits détails. A la fin, il nous laisse comme un sentiment fleurant bon la joie et la nostalgie.