Hardly Art/PIAS/2013
Beaucoup d’entre nous ont découvert le trio fou de Miami avec le son pop punk acidulé de Glazin’ fin 2011 notamment à cause (ou grâce) à un vidéo clip créé par un fan du groupe ou l’on pouvait distinguer moult vulves déguisées en personnages remuant les lèvres sur le titre Glazin‘. Le clip désormais retiré des plates formes vidéos a eu le temps de créer un mini buzz autour des Jacuzzi Boys qui malgré le fait de faire marrer les internautes ont également le chic pour écrire des morceaux excellents aux sonorités 60’s.
Si l’on pouvait reprocher au trio ne serait ce qu’une chose, ce serait sûrement sa candeur répétitive au grand détriment de l’efficacité des morceaux qui nous envoyaient en un éclair pleine période Kerouac avec ou sans acide.
Sur ce troisième album, Gabriel Alcala (guitare/chant) et ses deux acolytes Danny Gonzales (basse/chant) et Diego Monasterios (batterie) ont décidé de pousser les choses un peu plus loin avec des arrangements plus étoffés.On est loin du stéréotype du garage crew guitare/basse/batterie. En effet, le premier singleDouble Vision,planant à souhait, est parsemé de nappes de claviers très 80’s. Idem pourRubbleouOver The Zoomavec cette basse vrombissante qui semble tout droit sortie de la meilleure période New Wave.
Le tempo est sans arrêt malmené à l’écoute du disque. On a droit à un moment pop intimiste avecHeavy Horse, des expérimentations psyché pour le très 60’sHotlineavant de clore en beauté avec le mélancoliqueUltraglidesous ses airs de ballade faussement fleur bleue et saturée façon garage.
Avec ce troisième album, les Jacuzzi Boys démontrent que tout groupe punk peut lui aussi avoir ce moment où il sait intelligemment affiner son répertoire sans pour autant perdre de sa superbe et ainsi présenter une toute nouvelle facette de sa personnalité.
Le trio a bien fait de choisir un titre éponyme pour ce disque qui lui ressemble en tout point. Il n’y a rien d’autre à ajouter si ce n’est que c’est leur madeleine de Proust.