Aller à la patinoire en pleine été, c’est ce qu’est capable de vous offrir le
En effet, cette deuxième journée de l’édition 2013 fait l’honneur aux groupes estampillés “métal” (oui, je sais, ça ne veut pas dire grand chose, mais c’est pour le raccourci facile). L’accueil de chaque manifestation en pays helvète est toujours réussi: pour preuve aujourd’hui, c’est Dita Von Teese qui nous accueille en nous offrant des bouchons d’oreilles. Pas la vrai Dita évidemment, mais la ressemblance est troublante.
Comme d’habitude, on navigue aisément entre les scènes de la tente où le heavy burné de Nevborn ouvre les hostilités. On prend ensuite place sous la charpente de la patinoire qui sera notre QG ce soir, que nous ne délaisserons même pas pour la traditionnelle pause houblonnée (en même temps, ce ne sont pas les bars qui manquent dans le coin).
Les Genevois de Neosis sont les premiers à se produire sur la grand scène mais malgré une débauche d’énergie certaine ont du mal à nous convaincre. Mais ils ont tout de même leur public bien présent bien que timide en début de show. Viennent ensuite les Suèdois de Cult Of Luna, formation atypique où officient deux batteurs. Mêlant chant agressif et une instrumentation parfois très aérienne, le combo remplit la patinoire et ne met pas longtemps à emballer tout le monde.
Mais l’heure est enfin à ce qui nous amène ici ce soir. La venue du groupe de Sacramento, une venue pour laquelle on tire notre chapeau aux programmateurs du festival. Dans la pénombre débarquent le très imposant Chino Moreno (chant, guitare) dans sa chemise de bûcheron parfaitement coordonnée au décor, suivi de Stephen Carpenter (guitare), Frank Delgado (platines), Abe Cunnningham (batterie et visiblement fan de Gojira) et enfin Sergio Vega (basse) qui remplace le regretté Chi Cheng décédé en avril 2013. Le quintet ne fait pas dans la dentelle et prend le public d’assaut avec Be Quiet And Drive (Far Away) suivi du très nerveux My Own Summer (Shove It) qui fini de séparer vos serviteurs du soir. Le plus récent Diamond Eyes issu de l’album du même nom ne vient pas calmer l’atmosphère d’autant que Chino semble animé par la folie, sautant dans tous les sens, courant d’un bout à l’autre de la scène et prenant rapidement un pemier bain de foule pour la plus grande joie du premier rang… La majeure partie de la setlist présente les titres du dernier opus en date, Koi No Yokan. Ambiance plus intimiste et aérienne avec des compos comme Tempest ou Rosemary où on sent les influences new wave du groupe lors de longs passages instrumentaux sans pour autant relâcher l’intensité du show, ou encore sur le titre Digital Bath, issu de White Pony, et qui reste une des meilleurs pistes de la discographie du combo. Mais la capacité de Deftones résident aussi de ce talent à jongler de ces titres aériens à des morceaux rageurs et rentre-dedans comme Swerve City ou Poltergeist. Et c’est aussi ce qui détâche les Californiens des formations de la même époque comme koRn ou Limp Bizkit qui passent maitenant pour des has been. Ce renouvellement permanent fait que Deftones vieillit très bien et touche plusieurs générations. Pour exemple le classique Change (In The House Of Flies), repris en choeur par toute la patinoire.Un morceau qui malheureusement annonce la fin du show… enfin avant que Chino et consors ne reviennent pour une dernière décharge d’Adrenaline: Engine No. 9 et le fameux 7 Words closent la setlist. Un 7 Words où on retrouve un Chino Moreno bluffant, qui n’a vraiment rien perdu ni en fougue ni en intensité 19 ans après avoir poussé ses premiers hurlements.
Après 1h30 intense et généreuse, les gars de Sacremento nous remercient chaleureusement et reprennent la route pour l’Allemagne pour démontrer que même s’il n’est plus néo, ce “métal” est plus que bien vivant.