Atlantic/Warner/2013
On avait laissé Portugal. The Man avec In The Mountain In The Cloud, album de rock psyché envoutant, au final éblouissant (Sleep Forever). Un album qui aura permis au groupe de Portland de se mettre enfin en valeur après avoir déjà pourtant publié 6 albums.
In The Mountain In The Cloud ayant remporté un succès certain, il n’est pas étonnant de voir un des producteurs en vogue du moment s’intéresser au groupe. Et si ce n’est Dan Auerbach, c’est donc l’autre. Danger Mouse se trouve donc aux manettes de Evil Friends, 8ème production des Américains. Et pour qui connait déjà la carrière de producteur de Burton, il reconnaitra d’entrée les touches (ou tics) de production de la Souris. Il faut oublier l’ambiance psychédélique de la précédente réalisation de Portugal. The Man. Le groupe se lance dans une pop expérimentale mais qui paradoxalement est très directe. Evil Friends n’est pas un mauvais album mais il risque à la longue de lasser un peu, avec une impression de déjà entendu évidente. Si on retrouve un peu en écho à In The Mountain In The Cloud des titres qui sentent l’influence de Bowie (la magique ouverture Plastic Soldiers), on a quand même beaucoup l’impression que Danger Mouse impose ses choix aux compositions (entre apport omniprésent de synthés, de bidouillages à la Beck ou encore dans les handclaps du titre éponyme qu’on a déjà entendu sur l’album au Chrysler Voyager). On croit entendre les voisins de The Shins sur Creep In A T-Shirt, Broken Bells sur Modern Jesus et Holy Roller (Hallellujah) ou encore les Black Keys El Caminesque qui pourraient chanter Atomic Man.
Album à tubes (Hip Hop Kids, Purple Yellow Red And Blue), Evil Friends va certainement faire mouche, habiller la musique de publicités (ou d’émissions sur la sixième chaîne) mais il risque de retourner vite dans notre discothèque et de ressortir pour une écoute annuelle.