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DAFT PUNK, Random Access Memories

Columbia/Sony Music/2013

On ne pouvait décemment pas passer à côté de ce disque déjà tant aimé et tant détesté. L’un des albums les plus attendus de l’année a déjà fait beaucoup parler de lui, entre info et intox, faux et vrais leaks.
D’après ce qu’on avait entendu (l’imparable single Get Lucky en compagnie de Pharrell “N*E*R*D” Williams et Nile “Chic” Rodgers), on se doutait bien que le nouvel album de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo serait d’obédience disco-funk. Dès le premier morceau, on est directement plongé dans un univers disco rétro-futuriste. La voix vocoderisée se laisse porter par des guitares funky (Nile Rodgers et Paul Jackson Jr. y sont pour beaucoup) et d’autres instruments marquants de l’époque, qui, pour la première fois, ont été joués en live. Rien de bien excitant, ce premier titre. On a l’impression de l’avoir déjà entendu.
Le vocoder ne quitte pas le disque puisqu’il revient sur le morceau d’après, The Game Of Love, une sorte de slow un brin suave dont la rythmique évoquerait presque une chanson de Sade. C’est dire si le disque est ancré dans le passé.
Random Access Memories est également un disque de collaborations. Gonzales, Panda Bear (Animal Collective), Julian Casablancas (The Strokes) et Giorgio Moroder sont aussi de la partie. Ce dernier y est interviewé pendant les neuf minutes de Giorgio By Moroder, sur fond de disco, bien entendu. Mis à part le témoignage de l’un des pionniers de la musique moderne, le titre ne présente pas un grand intérêt. Le pianiste et touche-à-tout Gonzales, lui, plombe l’ambiance avec un Within sirupeux, où là encore le vocoder fait quelques dégâts. Passons l’ennuyeux Instant Crush interprêté par Julian Casablancas, qui, malgré un solo de guitare robotique, ne parvient pas à convaincre. La voix de fausset funk de Pharrell Williams fait ce qu’elle peut sur le répétitif Lose Yourself To Dance qui fait bailler alors qu’il aurait pu faire danser. Il faut attendre le protéiforme et kitsch Touch pour sentir qu’il se passe quelques chose sur ce disque pourtant prometteur sur le papier. Doin’ It Right fait se rencontrer un chant à la Beach Boys (celui de Panda Bear) et musique electro. Il y a aussi Beyond, comme échappé d’une B.O. de film (on pense à celle du film Tron).
Là aussi, les cocottes de guitare sont de rigueur et la mélodie est douce même si le vocoder vient encore s’en mêler. L’instrumental Motherboard convoque une guitare acoustique discrète, instrument plus que rare chez Daft Punk. On retrouve avec plaisir le singleGet Lucky, dans sa version longue mais pas moins funky. Tube imparable, s’il en est. C’est Contact, un titre qui monte en puissance, clôt Random Access Memories, sous un tonnerre de sons sâturés.
Contact est donc repris avec l’un des groupes les plus fascinants de ces dernières années qui, avec ce nouvel album nostalgique à la fois simple et expérimental, peut surprendre autant qu’il peut ennuyer.

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