Alter K/2013
Quand on demande à Mark Charles Heidinger “pourquoi reprendre des “murder ballads”?”, celui-ci répond simplement : “parce que nous les aimons”. L’exercice de style rappelle évidemment celui de Nick Cave au siècle dernier mais la comparaison s’arrête là. Vandaveer reprend ces chansons traditionnelles avec ce sang folk qu’on lui connait et cette collection de 11 morceaux sied très bien au répertoire des Américains.
Ces “ballades de meurtre” (parfois, on ne devrait pas traduire) permettent à Vandaveer de retrouver l’atmosphère sombre de Divide & Conquer et son storytelling n’est pas s’en nous remémorer Johnny Cash et ses American Recordings (The Murder Of The Lawson Family).
Le duo Mark Charles Heidinger/Rosie Guerin est rejoint par J. Tom Hnatow (These United States) et Philips Saylor (Stripmal Ballads) pour mettre en musique ces histoires de mort et de meurtres. Banjo, pedal steel, cordes donnent la couleur folk de l’album, où le timbre de voix du dylanien Heidinger se marie comme toujours à la perfection avec celle grave et suave de Rosie Guerin. Rosie Guerin qui d’ailleurs porte à elle seule le bluegrass de The Railroad Boy et The Drunkard’s Doom.
Enregistrées pour la plupart live dans un manoir au fin fond du Kentucky, Oh, Willie Please… est un album d’américana authentique, hanté, rempli de fantômes. Entre marche funèbre (Pretty Polly), ballade noire (Poor Edward) et valse mortuaire (Henry Lee), le quatrième album de Vandaveer est un exercice de style parfaitement réussi, une interprétation sans tricherie de ces morceaux traditionnels de la culture nord-américaine.