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LIVE REPORT: EELS, Fri-Son, Fribourg (CH), Lundi 15 Avril 2013

C’est une chance que la venue de Eels se fasse aux premières heures du printemps. En effet, on avait jusqu’ici l’habitude de venir au Fri-Son en plein hiver, par temps de neige. Alors, pour aller voir le mec le plus malchanceux du monde et éviter qu’il ne nous porte la poisse, autant partir avec les meilleurs atouts de notre côté. Après un petit retard occasionné par l‘oubli de l’outil de travail de notre photographe (son appareil photo, donc), nous arrivons enfin à Fribourg et à sa salle de concert toujours aussi accueillante (et pas seulement parce que le sosie d’Anne Hathaway officie toujours au bar).
EELS 3078La soirée commence de façon un peu flippante. Un clown de 2 mètres prend possession de la scène avec sa(ses) valise(s) et se place derrière le micro… pour chanter des standards avec une voix de crooner. Un clown qui chante comme un crooner : un clowner, donc. Une fois l’impression d’être dans un roman de Stephen King dissipée, on se laisse prendre au jeu et l’on apprécie I Started A Joke des Bee Gees (Mike Patton, attention à la concurrence) ou ce My Heart Will Go On de Céline Dion qui se termine de façon métaleuse avec le dernier couplet du One de Metallica. Moment un peu surréaliste, surtout quand une femme/singe jette des bananes dans le public.
Après cette mise en bouche parodique, voici la véritable première partie. On est plutôt heureux de découvrir Nicole Atkins, chanteuse du New-Jersey, déjà présente dans ses pages (ici). Habillée comme une étudiante de l’université de Coimbra, la charmante guitariste enchaine une poignée de morceaux entre folk et country, parfois pop (Cry, Cry, Cry). Une certaine assurance de la part de l’Américaine qui séduit le public par cette simple formule guitare/voix.

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Une expression populaire veut que ce soient les cordonniers les plus mal chaussés. En Suisse, elle n’est pas d’usage. Les montres sont bien à l’heure et à 22:00, Mark Oliver Everett et son groupe entrent sur scène. Le code vestimentaire des musiciens est respecté à la lettre : survêtements et baskets noirs à trois bandes (dérision du style koRn ou endorsement de la marque créée par Adi Dassler ?), lunettes de soleil et port de la barbe de deux semaines obligatoire. On sent déjà le set bien réglé, à l’Américaine en somme. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec Everett, lui qui tout au long de sa discographie n’a jamais fait le même album. Alors à quoi aurons-nous le droit ce soir ?
Prizefighter ouvre la setlist avant que Eels n’enchaine les morceaux rock (Kinda Fuzzy, Open My Present). Une véritable déferlante garage qui est la ligne directrice de la soirée. Bien entendu, ces titres pleins de riffs de guitares sont entrecoupés par des compos plus calmes (The Look You Give That Guy) ou pop (Dirty Girl). La très synthétique Fresh Feeling a droit à un lifting très réussi et coincide parfaitement avec la distribution d’eau minérale par nos amis de la sécurité (franchement, c’était voulu ?).

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Les musiciens s’en donnent à coeur joie, que ce soit Knuckles, sosie officiel du Big Lebowski, sur l’intro de Peach Blossom (ce dernier à même droit à un titre dédicacé Go Knuckles !) ou le trio Chet/P-Boo avec l’ultra rentre-dedans Souljacker Part. 1. Le show est bien ficelé et on laisse de côté l’image d’introverti qu’on avait de E. Les câlins à ses musiciens se succèdent et même la présentation du combo prend une tournure de cabaret, surtout quand on sait que le bassiste est révérend dans la vie et peut donc unir E et Chet par les liens de 10 années communes sur la route en tant que “lead singer” et “guitariste”.
La géniale Wonderful, Glorious clôt le concert. Du moins avant le rappel qui voit Eels jouer un medley de deuxEELS 3081 de ses tubes : My Beloved Monster/Mr E’s Beautiful Blues.
The Eels quittent la scène, les lumières peuvent enfin se rallumer. La salle se vide peu à peu et les techniciens peuvent commencer à démonter le matériel… Mais quoi ??? Eels revient sur scène contre toute attente pour un dernier boeuf. Bon, ça sent le truc bien préparé mais dans le genre “déconne”, on adore et on remue de nouveau sur Dog Faced Boy, ultime titre de la soirée. Les technicos jouent la comédie en engueulant Everett. Notre ami le Clowner monte sur scène avec une pancarte nous indiquant gentiment de rentrer chez nous et de la fermer. Go Eels !
La soirée se termine enfin. Un excellent concert doublé d’un show bien rôdé, par un groupe pas dégueu du tout. Sans oublier le sosie d’Anne Hathaway au bar [soupir]… On peut rentrer chez nous plutôt heureux (non sans oublier de faire le plein de barres chocolatées aux éclats de nougatines). A quand la prochaine ?

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