4AD/Naïve/2013
Depuis maintenant un peu plus d’une dizaine d’années, Sam Beam trace le chemin d’une carrière exemplaire et posée, commencée dans la plus pure tradition d’un folk simple et épuré mais qui au fil des albums s’est étoffé, révélant des compositions à la beauté indéniablement séduisante.
Après les premières productions que sont The Creek Drank The Cradle (Sub Pop/2002) et le bijou Our Endless Numbered Days (Sub Pop/2004), Sam Beam fût vite comparé aux illustres Nick Drake ou Elliott Smith. Non que ces comparaisons ne soient pas flâteuses (bien au contraire), l’homme derrière Iron & Wine entreprit une métamorphose musicale avec The Shepherd’s Dog. Sans pour autant délaisser ses racines folk qu’on sent toujours présentes au fond des compos, la musique de Beam s’est transformée peu un peu en une pop raffinée, où le goût prononcé d’Iron & Wine en matière d’arrangements en tout genre se fait entendre.
Comme son grand frère Kiss Other Clean, cette nouvelle production possède un son très 70’s et Iron & Wine pousse encore plus l’habillage de ses compos en apportant de nombreux cuivres et cordes. Tout ce mélange offre alors un recueil de morceaux lumineux, qu’ils soient pop enjouée (Caught In the Briars, Grace For Saints And Ramblers), soul (The Desert Babbler), funky (Low Light Buddy Of Wine). Sam Beam trouve également beaucoup de justesse dans les choeurs, élégamment dosés et qui viennent soutenir sa voix sur l’aérienne Winter Prayers et nous fait rêver sur la géniale New Mexico’s No Breeze. Jamais avare d’expérimentation, Iron & Wine s’engouffre également dans une approche jazzy, entre l’ambiance feutrée de Grass Windows ou la quasi impro de Lover’s Revolution.
Ghost On Ghost prend fin avec le magistral Baby Center Stage, où toujours ces choeurs font écho à la voix très haute perchée de Beam, renforcée par un ensemble de cordes et de cuivres, pour une ballade aérienne digne des Fab Four.
Ghost On Ghost est donc la suite logique de Kiss Each Other Clean, précédent chef d’oeuvre de cette barbe légendaire, et va définitivement asseoir Sam Beam au rang des songwriters/compositeurs de référence actuels.