Universal/2013
On a beau dire du mal d’elle, Carla Bruni reste l’une des plus belles et grandes interprêtes de l’Hexagone grâce à trois albums très différents et réussis. Et ce nouvel opus en forme d’hommage à la France le confirme.
L’ex-Première Dame introduit ce disque à la manière d’un Jeff Buckley au féminin (les arpèges de guitare électrique) et l’on sent que place est faite à l’épure. La belle Italienne a privilégié la pureté du noble instrument à six cordes (un jeu de guitare tout en finesse).
Pour rester discrète, non sans humour et légéreté, Madame brosse un portrait de son amoureux, un certain président regretté par beaucoup d’entre nous. En guise de coup de chapeau à son pays d’adoption, le somptueux Dolce Francia, version italienne de l’hymne de Trenet, nous berce. Si la guitare nylon est de mise, Carla saisit également l’occasion de nous sortir son savoir-faire de blues woman (Pas Une Dame). Pour diversifier la forme, donc, elle choisit également la valse pour signer l’un des plus beaux clins d’oeil au Grand Brel et à tout un pan de la chanson française (La Valse Posthume). On se laisserait presque à rêver Carla en Fréhel du XXIème siècle.
Avec cet humour et ce flegme qui la caractérisent, l’ex-De Mick Jagger et Eric Clapton signe une chanson piquante et en franglais, Little French Song. La cerise du disque est le morceau Le Pinguoin, chansonnette là aussi très drôle et lègère qui, semble-t-il, pique là où ça fait mal depuis 10 mois…
Avec ce recueil plein de classe, d’humour et de finesse, Carla Bruni joue cartes sur table, se confiant mais sans étaler sa vie privée. Et ça fonctionne à merveille.