Sony/2013
Le soulèvement des machines. Nous y voilà. Skynet commence son règne. Ce jour voit l’avènement de la Comedown Machine des Strokes et de la Delta Machine de D.M. Rassurons nous, chacune ne nous veut que du bien.
Depeche Mode sort en effet son 13ème album en l’an de grâce 2013. La chance va-t-elle donc accompagner la sortie de Delta Machine, album annoncé avec un son nouveau ?
Martin Gore et Dave Gahan voulait un album au son très moderne, à tel point qu’ils ont recommencé leur boulot après les premiers rushes qui se rapprochaient trop de ce que le groupe produisait habituellement. Reconnaissable immédiatement, Gahan ne change rien à son chant : il est toujours aussi sombre et sensuel, pouvant créer à lui-seul l’atmosphère d’une chanson (à l’exception de The Child Inside, chanté par Martin Gore). Et pour ça, on ne lui demandera jamais de se métamorphoser.
La véritable nouveauté vient effectivement du son. Sans aller jusqu’à la comparaison avec les compositions de Trent Reznor et Atticus Ross (même s’il y a un peu de ça dans Welcome To My World ou dans la prog de Angel), Martin Gore a revu sa copie et développe 13 pistes dans une veine électro-indus, 13 pistes parmi lesquelles on ne trouve aucun véritable single ou de titre taillé pour la radio (peut-être à la limite Soft Touch/Raw Nerve, et encore…). Plaintive (You Should Be Higher), pur blues (le excellente Slow), aérienne (Alone), sensuelle (Goodbye), rythmée (Soothe My Soul), Depeche Mode développe nombre d’ambiances qui demandent un certain temps d’adaptation et font de Delta Machine un album qui nécessite un peu de patience pour être adopté.
La 13ème production de Gore et Gahan est peut-être la moins accessible de leur discographie. Elle est pourtant l’ouverture d’une ère nouvelle pour le groupe, chose devenue nécessaire après la baisse de régime des dernières années.