Ipecac Recordings/Differ-Ant/2013
Tomahawk c’est quoi ? Formé en 2000 par Mike Patton (je suis vraiment obligé de dire qui c’est ?), Duane Denison de Jesus Lizard, John Stanier de Helmet et Kevin Rutmanis des Melvins, remplacé sur ce dernier opus par Trevor Dunn (Mr Bungle, Fantômas). Oddfellows est le quatrième opus du groupe, il ne part pas dans le concept de réinterprétations de chansons traditionnelles amérindiennes comme le précédent disque, ce qui en avait rebuté plus d’un – moi y compris – mais je le vois plutôt comme un retour aux origines : un bon délire entre potes avec en toile de fond les westerns spaghettis.
On sent évidemment tout de suite la « patte » Patton (essayez de le dire vite, c’est marrant), des voix partout, des claviers, ça sonne 90’s, en somme une présence rassurante plus qu’une impression de vu et revu, car il sait se recycler, l’animal. Inutile de préciser que ça joue droit, au vu du passif des mecs ça serait une insulte de dire le contraire, la classification de “supergroupe” n’est donc pas usurpée. Le style : punk-jazz-rock-prog-rockabilly-noise-country-métal-groovy-fusion à la sauce Morricone. Vous emmerdez pas, rangez ça entre Faith No More et Puscifer, car oui, ça expérimente aussi pas mal, et plus vous vous enfoncez dans l’album, plus l’ambiance change. Les premiers morceaux sont un peu calibrés tubes MTV (Stone Letter) mais très vite ça mélange tout et n’importe quoi, et ça fonctionne à merveille !
Rise Up Dirty Waters commence avec une batterie jazzy, une voix plânante et enchaîne sur un refrain que Brian Setzer n’aurait pas renié. The Quiet Few est plutôt métal psyché, avec une ambiance malsaine soutenue par les guitares à grosse reverb’ et un rythme qui s’accélère jusqu’à l’explosion finale.
Plus les morceaux s’enchaînent, plus on a l’impression d’avoir été drogué à notre insu, en témoignent I Can Almost See Them et Choke Neck. On se laisse emporter, pas la peine d’essayer de lutter, vos paupières sont lourdes, vous n’entendez plus que la voix de Mike, trop tard vous êtes en son pouvoir !
La pièce majeure ? South Paw sans aucun doute, avec THE riff-de-la-mort-qui-tue et un rythme qui te fait bien comprendre que la hâche de guerre est déterrée.
Au final une ambiance très cinématographique (Baby Let’s Play), je n’ai toujours pas vu le dernier Tarantino (oui je sais…) mais je pense que Oddfellows ferait une B.O. parfaite.