Universal/2013
“Djangooooo !!” s’époumone le crooner à coiffure approximative Rocky Roberts sur une musique composée par Luis Bacalov pour le western spaghetti dont Quentin Tarantino emprunte le titre. Un extrait de dialogue débute le film, un morceau hip-hop viendra se poser là plus tard. Ce mix étonnant constitue une B.O. dans le pur “esprit Tarantino”.
Le réalisateur américain confie dans le livret du disque qu’il a pioché dans sa collec’ personnelle pour agrémenter la bande-son deDjango Unchained, allant jusqu’à utiliser ses vinyles plutôt que les copies numériques envoyées par les maisons de disques. Sage décision, car ces craquements et le son de l’aiguille qui se pose sur le LP donnent une sorte d’âme à la bande-son et pourraient raviver de bons souvenirs chez les nostagiques qui écoutaient, enfants, les B.O. de westerns en 33 tours.
Tarantino, en bon boulimique de films et de musiques de film en tous genres a donc emprunté autant à Ennio Morricone (Sierra Torride, avec Clint Eastwood) qu’à Luis Bacalov (le Django de Corbucci). Comme à son habitude, il n’hésite pas à jouer la carte de l’anachronisme, invitant feu 2Pac à rapper sur un sample de James Brown (Unchained). Rick Ross, de la partie avec 100 Black Coffins, envoie le bois de sa groooosse voix. On trouve aussi une ballade folk-soul très réussie interprêtée par Elayne Boynton et Anthony Hamilton (Freedom) et un titre de John Legend (Who Did That To You ?).
En dénichant de très bons morceaux issus de films des années 60/70 enchainés à d’autres inédits et titres récents, le réalisateur de Pulp Fiction réussit une B.O. cohérente et qui donne à elle seule envie d’aller voir le film. Dommage qu’une version vinyle de cet excellent cru n’existe pas pour le moment.