Comment se passe votre tournée ?
Très bien pour le moment, on visite des lieux où nous ne sommes jamais allés auparavant. D’ailleurs, c’est notre première fois ici, à Besançon ! Il y a des années et des années, nous étions venus à Strasbourg, et hier soir nous étions à Mulhouse. Mise à part ces villes, c’est notre première fois dans le coin.
Alors que je préparais cette interview, je suis allée sur votre site et les premières choses que j’ai découvertes étaient deux chansons de Noël : Silent Night et Little Drummer Boy, êtes-vous déjà dans l’ambiance de Noël ?
Je n’y ai pas vraiment pensé. En tournée c’est toujours bizarre, on est dans notre propre petit monde, alors on oublie où on est. Mais ces deux chansons sont postées tous les ans sur le site gratuitement. Les versions sont assez différentes des originales.
Et je me rends compte que nous sommes déjà le premier décembre et je n’ai toujours pas acheté mes cadeaux !
Les Dandy Warhols ont sorti leur dernier album This Machine en avril, comment avez-vous trouvé la réaction du public ?
Du point de vue des concerts, la réaction semble être assez bonne, surtout avec la chanson Autumn Carnival, les gens connaissent les paroles, ce qui est assez flatteur. On se rend compte qu’il y a une connexion. Personnellement, je ne fais pas attention au nombre de ventes de disques, cela n’a pas vraiment de sens aujourd’hui. Je n’ai aucune idée de combien on en a vendu, et comment la réception est de ce côté là. Mais en général ça semble assez positif.
Penses-tu que cet album est plus confidentiel, comparé à ceux sortis au début des années 2000 ?
Tous nos albums sont très personnels, il y a certaines chansons, qui le sont peut-être moins et qui ressemblent plus à une histoire, mais en général, c’est très confidentiel.
Vous venez de sortir le clip pour Autumn Carnival il y a quelques semaines. Cette vidéo a été tournée à Blackpool, une ville touristique dans le Nord-Ouest d’Angleterre. Pourquoi avoir choisi ce lieu ?
En réalité, c’est le réalisateur qui l’a choisi, mais je trouve qu’il convient très bien à la chanson. Nous avions vu plusieurs versions du clip, que quelques réalisateurs nous avaient envoyées, et c’est le clip de Thomas Rhazi, qui nous semblait le meilleur. Il a réussi a garder le sens de la chanson en le combinant avec la ville.
De plus, Anton Newcombe a fait une remix de la chanson, comment est-ce que ça s’est fait ?
On lui a demandé, ou c’est lui qui nous a proposé, je ne suis plus très sûr. Cela fait tellement longtemps qu’on le connaît et que nous sommes amis, que je suis même surpris que ca ne s’est pas passé avant. Il a déjà contribué par ci par là sur quelques titres, mais c’est la première fois que ce soit lui qui prend le volant et fait son propre remix. Nous lui avons laissé faire ce qu’il voulait, et ça a donné un très bon résultat. C’est Alex James du groupe Blur qui parle des remix en disant « remixer un titre c’est laisser un ami promener ton chien, et qui revient avec un autre chien ». On ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Sur scène, nous n’essayerons même pas de jouer sa version sur scène, nous avions déjà du mal avec nos titres. Je pense que nous aurions besoin de technologie qui ne nous est pas encore connu !
Comment allez vous organiser votre set list, avec 7 albums, vous aviez beaucoup de choix ?
Zia, la pianiste et bassiste, s’occupe de ça, je m’en éloigne le plus possible. C’est trop dur, tout le monde a ses chansons préférées, alors enlever des titres du set list est impossible. Je m’écarte de cette décision, comme ça il y a une personne en moins à plaire. Ce n’est pas très grave puisqu’à la fin de la soirée, nous ne nous rappelons plus exactement de quelles chansons nous n’avions pas joué.
En mettant de côté The Dandy Warhols, Courtney, le chanteur, travaille sur un autre projet « One Model Nation », peux tu nous en parler un peu ?
Courtney travaillait longtemps sur un script pour un film. Et finalement au lieu d’en faire un film, il a fait un roman graphique. Et puisque One Model Nation était l’histoire d’un groupe, Courtney a choisi de faire une chanson qui accompagnerait le roman. Je crois qu’il essaye d’en faire un film, mais ce processus est tellement long, qui sait ce qui se passera ?!
Par ailleurs, vous êtes un groupe qui vient de Portland, aux Etats-Unis, une ville ayant de grosses influences dans la musique alternative et indé depuis les années 70. Est-ce que vous ressentez ça toujours aujourd’hui ?
Oui bien sûr, c’est toujours une ville où l’on peut trouver beaucoup de musique. Tout le monde fait partie d’un groupe, je pense que c’est un bon endroit pour commencer dans la musique, pour ressentir la liberté de la créativité, tu peux faire ce que tu veux. Mais en revanche, c’est difficile d’en sortir. Modest Mouse, The Shins sont de groupes, qui ont réussi à en sortir et qui sont devenus internationaux maintenant.
Est-ce que le groupe se sent toujours attaché à cette ville de Portland ?
Oui, nous avions un studio et des racines qui sont là bas. Ca serait très dur pour nous de partir. Mais je pense que si mes parents n’habitaient pas là bas, je déménagerais quelque part comme notre batteur qui habite maintenant en Australie. Je ne sais pas où j’irais, ca fait partie du problème. J’adore Londres, mais c’est très cher, Paris, c’est joli, Barcelone aussi. Je crois que d’être en tournée tout le temps fait que je n’arrive pas à me décider où j’aimerais habiter. J’ai l’occasion d’aller presque partout pour le moment, mais si jamais cet aspect de mon travail prend fin, je penserai peut-être à déménager quelque part.
The Dandy Warhols semble avoir une connexion proche avec le public français, d’ailleurs le concert de ce soir est complet ?
Oui c’est incroyable de penser qu’on n’est jamais venus dans ce coin, et qu’on ait cette réaction là. Hier soir à Mulhouse c’était la même chose, Rouen et Paris aussi. Ce sont certains lieux que nous ne connaissions pas du tout, j’aurais pensé devoir faire au début des concerts à un très petit public, mais ce ne semble pas être le cas.
Vous êtes amis aussi avec Nicolas Cirkis d’Indochine, comment vous êtes vous rencontrés ?
Nous l’avions rencontré lors d’un festival il y a quelques années au Luxembourg. Je pense que l’on connaissait le groupe, mais pas ce qu’il faisait. Courtney est le plus proche de Nicolas, mais à chaque fois que l’on est à Paris on le croise.
Que penses-tu de la musique française ?
D’après ce que je connais, elle me semble très bien. Bien sûr Daft Punk, Air, sont des groupes étant apparus en même temps que nous, et nous ont influencé sur notre musique et sur ce que l’on a fini par faire. On croise Phoenix partout dans le monde ; d’ailleurs, c’est dommage qu’ils prennent autant de temps pour sortir leur dernier album.
Courtney, lui, est obsédé par la nourriture française et le Bordeaux, donc en général le groupe est très lié à la France.
Vous aviez fait un concert complet à l’Olympia de Paris en avril aussi, comment étais-ce pour toi ?
L’Olympia est sans doute, ma salle de concert préférée. C’est super de jouer dans une salle aussi grande, mais d’avoir une intimité avec le public. Je ne sais pas si c’est une des caractéristiques de cette salle, mais c’était vraiment génial.
Alors qu’est ce qui vous attend après ce concert à Besançon ?
Nous avions encore quelques dates en France, ensuite nous faisons une tournée de Noël aux Etats-Unis vers Portland. Nous allons commencer à réfléchir sur ce que nous souhaitons faire l’année prochaine, puisque c’est le treizième anniversaire, de Thirteen Tales. Donc on va rejouer l’album du début à la fin exactement comme nous l’avions enregistré. On va avoir deux/trois musiciens de plus, et on se concentrera sur la mise en scène et les lumières. En plus de ça, nous allons ressortir l’album avec des titres bonus. Donc déjà beaucoup de choses qui s’annoncent pour 2013 !
Interview réalisée par Bethany.
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