Record Collection/EMI/2012
La carrière solo de l’ex-guitariste des Red Hot est un vaste jeu de pistes, où l’artiste s’est toujours amusé à brouiller les chemins. Les deux premiers essais réalisés à l’époque sous haute dose d’héroïne sont difficiles d’accès voire carrément inécoutables (à tel point que Frusciante a même demandé à ce que Smile From The Streets You Hold soit retiré de la vente). Puis son retour à une vie plus saine s’est matérialisé avec le fabuleux To Record Only Water For Ten Days, album brut et lo-fi, et surtout la publication de six albums en six mois au cours de l’année 2004 avec l’aide de son compère Josh Klinghoffer. Six albums avec lesquels le guitariste explorait le rock lourd, la pop, le folk et l’électro, sans parler de l’expérimental avec la formation Ataxia. Et aujourd’hui, c’est bien les expériences de Frusciante qui sont en pleine effervescence. Après les sons très hip-hop de Letur-Lefr, il se tourne vers des structures définitivement électroniques avec cette deuxième parution de l’année. Et on est très surpris voire carrément décontenancé par cette nouvelle page de la carrière du prolifique artiste. Boîtes à rythme, vocoder, programmation, il est impossible de retrouver tout ce qu’on connaissait du monde de l’ex-Peppers. On croit parfois entendre Prodigy (Bike ou Guitar) ou même de la new wave 80’s (Mistakes). A l’exception de Ratiug, morceau électro pop assez plânant, ou plus loin Sum, le reste de l’opus est indomptable sans une dose certaine de petites pillules.
Espérons juste que PBX Funicular Intaglio Zone ne soit qu’une expérience égarée de John Frusciante. Mieux vaut avertir ceux qui ne connaitraient pas l’oeuvre solo du guitariste: ne tirez aucune conclusion de cette production. Et si vous ne l’avez pas encore écouté, vous pouvez passer votre chemin sans grand regret.