Warner/2012
Trois premiers albums de qualité exponentielle, un quatrième sans grande surprise et un dernier en date mi-figue, mi-raisin qui commençait à diviser, voici donc le bilan de Muse jusqu’à présent.
Muet depuis trois ans, le trio semble vouloir faire un retour fracassant et va à coup sûr faire parler de lui, en bien comme en mal. En effet, les Anglais n’ont plus rien à démontrer et ont donc choisi de se frayer dans le chemin déjà ouvert avec les dernières pistes de The Resistance. The 2nd Law est l’album de la grandiloquence absolue, voué à en mettre plein la vue dans les stades. Car à son écoute, on sent bien ce que Bellamy et consorts ont derrière la tête. Mais avant de les voir en live, il faudra déjà savoir comment prendre cette nouvelle production, qui transpire la mégalomanie. Mais à trop tirer sur la corde, on peut vite virer dans le mauvais goût, peut-être pas jusqu’au niveau atteint par Coldplay, parce qu’il y a encore de la marge.
Il y a certes quelques pistes auxquelles on accordera un peu de crédit: Follow Me qui sonne comme du Muse standard ou l’opéra rock Survival même si très connoté Bohemian Rhapsody. Les premiers pas de compositeurs de Christopher Wolstenholme sont acceptables, principalement grâce à Liquid State. Et en se laissant vraiment aller, on se dit que Supremacy est un morceau plutôt décalé avec son côté métal symphonique. Mais il y a l’autre penchant, auquel on ne peut pas adhérer. Car si les arrangements de cordes classiques peuvent être supportables, des ballades R’n’B comme Madness ou Big Freeze et son solo de guitare qui fait saigner les gencives sont indigestes. Le mélange classique/dubstep de The 2nd Law: Unsustainable reste sur le ventre. Et ce n’est pas le funk 80’s de Panic Station qui va nous servir de pansement gastrique.
En conclusion, The 2nd Law ne laissera pas indifférent. Il deviendra culte pour certains tout autant qu’il sera descendu par d’autres. Mais quoiqu’il en soit, on en parlera et ne serait-ce finalement pas le but ? Les stades seront remplis, le show sera assuré. Et il faudra alors avouer une chose : Muse aura réussi son coup.