18h15. Le gang lillois excité de Skip The Use débarque sur la grande scène pour leur première fois à Musilac, et est bien décidé à retourner l’esplanade. Le quinquet démarre par le très énergique People In the Shadow provoquant les premiers mouvements de foule dirigés par l’excentrique Mat Bastard. Le rock-électro teinté de funk fait toujours son effet et tout au long des titres, le public prend plaisir à la prestation et également aux différents jeux dont Mat a le secret tel que faire bouger tout le monde en sautant de gauche à droite avec Antislavery, ou encore nous faire assoir pour mieux bondir à son signal sur Bullet In Your Head. En un peu plus d’une heure, les Lillois ont littéralement mis le feu à la scène finissant sur un Bastard Song sauvagement punk et débordant d’énergie. On est déjà mort mais heureux de même que le groupe qui a su conquérir son public Musicalien avec un show que l’on est pas prêt d’oublier.
19h20. Les irlandais de Two Door Cinema Club prennent le relais et nous offrent une prestation sympathique mais peu énergique du moins en ce qui concerne les membres du groupes. Le public essentiellement féminin est tout de même réceptif surtout lorsque retentit le tube Something good Can Work (que l’on peut aussi entendre dans certaines pub…) ou encore le très dansant Cigarettes In The Theatre qui j’avoue m’a convaincu. On aura également droit à des titres inédits du prochain opus de la formation qui arrivera en septembre plutôt agréables à l’écoute avec une approche plus pop-électronique. Les Irish nous remercient avec I Can Talk qui donne encore plus la pêche que sur le disque, finalement le set est satisfaisant. Les jeunes musiciens sont donc à surveiller de près…
20h35. C’est le grand retour sur scène de Garbage. Une bonne partie du public présent ce soir attend avec impatience Shirley Manson et ses 4 gaillards. C’est sur Automatic Systematic Habit issue de leur dernier opus controversé Not Your Kind Of People que démarrera le set avec une introduction de claviers vintage pas forcément au goût du jour. Abordant sa splendide nouvelle coiffure (sarcasme) Mrs Shirley montre un sérieux engouement d’être là ce soir s’essayant à quelques mots en français : « Bonsoir voilà que tombe le crépuscule » avant de lâcher un bon vieux « Fuck Yeahh! » Et de lancer Why Do You Love Me doté d’une énergie rock efficace soutenue par la lourde rythmique de Mr Butch Vig à la batterie. A l’exception de Blood For Poppies nouveau single, on constate que le groupe privilégie ses anciens tubes tels que Queer ou l’excellent Stupid Girl qui a connu un grand succès dans les années 90. C’est donc sous la forme d’un grand best of que Garbage marque son retour avec un show sympathique mais sans non plus grand artifice. A noter cependant le talent du multi-instrumentiste et guitariste Duke Erikson qui parvient à sauver le set par sa présence plus que charismatique. De plus, certains classiques comme Cherry Lips vieillissent plutôt mal… Retour plutôt moyen pour les vétéran du post-grunge alternatif.
23h. Je vous passerai la médiocrité du show des LMFAO tellement ce fût un spectacle désolant… On va s’intéresser plutôt à la tête d’affiche de la soirée avec les californiens de Blink 182. C’est avec nostalgie que je me dirige vers la grande scène me remémorant mes premiers accords de guitares appris grâce au groupe de skate-punk qui avait marqué les esprits en notre période collège. Les américains ont fait les choses en grand pour cette tournée qui marque les 20 ans du groupe (20 ans déjà ???!!!) proposant une superbe scène avec écran géant derrière la batterie filmant le groupe ou balançant des animations, ou encore les ampli décorés avec le délire geek Nyan Cat. La foule de tout âge se fait de plus en plus conséquente il en devient même difficile de respirer. Le trio arrive enfin en débutant par Feeling This et déjà la foule s’embrase. Afin de ne pas succomber à la suffocation je décide de me reculer des premiers rangs et des fans hystériques qui se lancent dans les premiers pogos et slams. Le très punk Up All Night issu de leur dernier album Neighborhoods ne viendra pas calmer les esprits de même que le très énergique The Rock Show avec la rythmique bestiale de Travis Barker plus impressionnant que jamais. Autant dire que les éternels ado sont heureux d’être là et nous le font partager. Le bassiste Mark Hoppus s’essayant au français (décidément): « Nous sommes Blink 182, j’aime la plage, je déteste les bibliothèques et je t’aime » provoque des éclats de rire de notre part. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que continue le show avec la ballade pop I Miss You de relancer la machine skate-punk sur Wishing Well. Les Californiens alternent entre leur dernier album et les plus grands hits pour notre plus grand plaisir tout cela dans une ambiance proche des grandes fêtes américaines à la American Pie. Arrive justement All The Small Things qui avait fait partie de la BO du film à l’époque et on est fier de constater que le titre n’a pas prit une ride. Après 1h de show le groupe se retire un court instant puis revient Mr Travis Barker pour un solo de batterie des plus impressionnants sur le son de Can A Drummer Get Some issue de son album solo en collaboration avec les plus grands noms de la scène hip-hop US. Mark Hoppus et Tom Delongue le rejoignent pour 3 titres supplémentaires dans l’esprit skate-punk pur et dur avec Carousel, Dammit et Family reunion. Après avoir prouvé que Blink 182 est toujours aussi efficace sur scène, le trio se retire en nous remerciant chaleureusement et les enfants de Travis cachés derrière la batterie de papa offrent les baguettes de celui ci au public.
C’est donc après le grand show à l’américaine que se termine l’édition 2012 de Musilac ou il nous tarde de revenir l’année prochaine avec si possible une affiche encore meilleure avec des grands crus comme ceux présentés en ces 3 jours mémorables.