Après une année à tourner avec son groupe pour la promotion de Wild Divine, l’Américaine revient en solo, un retour à ses racines, l’occasion pour elle de nous présenter ces nouveaux morceaux enregistrés l’hiver dernier à Portland et qui composeront son futur album dont on se languit déjà.
Alela Diane se présente en toute simplicité sur la scène de la grande salle du Nouma, et semble toujours timide quand elle salue le public, presque gênée d’être là.Mais une fois les premiers accords de Dry Grass & Shadows lancés, la timidité disparait pour laisser place à la grâce de cette magnifique femme, à la voix si puissante et si profonde. Et la voir revenir à l’acoustique pur est une réconcialiation pour ceux qui ont été déroûtés par Wild Divine. Un dernier album, qu’Alela elle-même qualifie comme un album de groupe, et ce pourquoi peu de titres tirés du LP sont joués. En effet seuls Elijah et The Wind (sur lequel au passage on a droit à une petite fausse note, mais le public n’en tient pas rigueur) font partie de la setlist. Deux jours après un passage dans la théâtre antique de Fourvière à Lyon, le retour dans un lieu plus commun ne la dérange aucunement.
L’ambiance feutrée et intimiste de la salle, aux lumières tâmisées confère à la chanteuse un côté de déesse, renforcée par cette voix si puissante, qui démontre lors du passage a capella de White As Diamonds ou quand Rose & Thorn est jouée qu’Alela Diane est une des grandes chanteuses folk de notre époque. Et on souligne également ses talents de compositrices quand on entend les mélodies des nouvelles Lost Land ou Hasel Street, qui laissent présager que le successeur de Wild Divine sera de nouveau dans la lignée de The Pirate’s Gospel et de To Be Still.
D’une pure simplicité, la Californienne est gênée de ne pouvoir parler en français, mais pour autant ne reste pas muette et au vue de la date du jour, se demande si des feux d’artifices vont être tirés dans la salle ce soir. On lui répondrait bien qu’avec elle, il n’y en a pas besoin tellement elle illumine la soirée de sa beauté et de sa voix. Malgré un léger problème technique qui l’oblige à reprendre Pieces Of String, Alela Diane a offert ce soir une prestation lumineuse et sensuelle, un envoûtement de celle qui pourrait être la réincarnation d’une prêtresse indienne. Après avoir de nouveau remercié son public, la belle quitte la scène, laissant quelques soupirs s’exprimer, après un tel moment de magnificence.