Parmi l’imposante programmation des Eurockéennes figurait Jack White. Il va sans dire que le Maître était très attendu. D’ailleurs, après s’être délecté des Alabama Shakes, on décide de rester bien accrochés à la barrière de sécurité, prêt à accueillir White comme il se doit !
La première question qui vient à l’esprit est, quel groupe sera sur scène ce soir ? Tout le monde sait que le musicien, jamais à court d’idées excentriques, joue avec deux formations, les hommes, Los Buzzardos, et les femmes, The Peacocks. La réponse fut rapide, les roadies (costar-cravate-chapeau obligent) apportent la batterie sur scène. Ce soir : The Peacocks. Quelle sensation intense que de voir monter sur scène Jack White, très mal vêtu, certes, mais prêt à nous en mettre plein la gueule. Tout commence par un brouhaha d’instruments puis s’enchaine sur Sixteen Saltines. Ce morceau qui sonne comme un titre de Raconteurs délavé prend toute sa puissance sur scène. Le troisième homme, le visage fardé de poudre blanche est en forme. Dead Leaves & Dirty Ground, un grand classique des White Stripes prend la relève et permet de découvrir la superbe voix de Ruby Amanfu. Choriste, il faut l’avouer, qui n’a pas une grande place dans la formation. Hotel Yorba réarrangé fait partie des morceaux les plus réussis et se marie bien avec les titres de Blunderbuss, très country. Weep Themselves to Sleep est l’un des points culminants de ce concert, White y est impressionnant. On a rarement vu autant de puissance, de présence et de charisme chez un seul homme, ce qui ne l’empêche pas d’être sympathique, de saluer « somewhere in France ».
Quel sale temps pour ce dimanche 1er Juillet et avez-vous déjà vu autant de boue ? C’est peut-être ce qui a provoqué une coupure de courant. Cela n’empêche pas White de jouer, un grand sourire aux lèvres, il demande au public de se taire et se lance, sans micro, avec la jolie ballade amicale We Are Going To Be Friends. Ceux placés devant la scène ont le plaisir de se délecter de la voix du chanteur. Pour un morceau de ce genre, il n’y a rien de mieux ! Apres une courte pause, White et son girls band reviennent sur scène et attaquent, oui, attaquent Screwdriver, autre morceau des Stripes avant d’enchainer sur Blue Blood Blues, signé par The Dead Weather, puis sur Steady As She Goes de Raconteurs au refrain repris en chœur. Dès le début du concert les regards sont attirés sur White et sur son impressionnante batteuse, Carla Azar. Autant dire qu’elle en a dans les bras. Le morceau tant attendu, des cordes cassées, l’ultime morceau des White Stripes nommé Ball And Biscuit ! Le Maître est emporté, presque en transe à force de marteler sa guitare et d’envoyer des solo crasseux aussi fous les uns que les autres. Après avoir vu et écouté un tel morceau, vous pouvez mourir tranquille ! En guise de final, Jack nous offre trois titres incontournables, Take Me With You When You Go, le superbe et envoûtant Carolina Drama, et bien évidement Seven Nation Army ! Le celèbre morceau blasphémé dans les stades. Ce soir les Eurocks ont eu droit à une vraie leçon de rock, de blues et nous quittons les lieux du bleu pleins les oreilles. A nouveau Jack White III s’impose comme étant l’un des plus grands musiciens et génies de ces dernières années. Merci à lui !
SETLIST :
-Sixteen Saltines
-Dead Leaves And Dirty Groud
-Missing Pieces
-Love Interruption
-Hotel Yorba
-Top Yourself
-Weep Themselves To Sleep
-I Guess I Should Go To Sleep
-We Are Going To Be Friends (coupure)
-Screwdriver
-Blue Blood Blues
-Cannon
-Hardest To Button To Button
-Steady As Shes Goes
-Cannon
-Ball And Biscuit
-Take Me With You When You Go
-Carolina Drama
-Catch Hell Blues (intro)
-Seven Nation Army