On entend parler d’eux depuis plusieurs mois sur les radios FM ou les plateaux TV notamment avec les titres Ghost ou encore Give Me Your Life. Pour les lillois de Skip The Use, l’année 2012 est celle du succès et de la reconnaissance. Ce groupe de punk-rock aux sonorités electro a publié il y a peu son 2ème album Can Be Late, et défend ce dernier à travers la France entière mené par son excentrique chanteur Mat Bastard. Après plusieurs dates dans la capitale dont une au bataclan (tout de même) c’est à notre grande surprise que la bande faisait escale à Gray à l’occasion du festival Rolling Saône.
22h, la foule qui se fait de plus en plus dense est aux aguets, attendant impatiemment la fin de la prestation de Gérald De Palmas sur l’autre scène. Le quinquet débarque enfin sur le fond sonore electro Harry Poppers qui servira d’intro au désormais incontournable People In The Shadow. Et c’est parti pour un moment de pure folie. Dès les premières notes, la foule devient incontrôlable et part dans tous les sens, en adéquation totale de l’hystérie du prophète Mat Bastard, qui laisse déjà tomber le cuir après ce premier morceau intense. Arrive le très disco-punk Antislavery, qui maintient le rythme et donne le ton du spectacle qui promet d’être haut en couleur. La foule perd de nouveau le contrôle lorsque retentit Give Me Your Life,un des tubes du quinquet quiencore une fois, mixe punk-rock et ambiances disco.
Mené à la baguette par l’humour de Mat et son énergie hors du commun ( torse nu après 2 chansons), le public est vraiment réceptif aux nouvelles compositions du dernier album en date telles quePil :véritable tornade punk ravageant tout ce qui traine (plus besoin de faire du sport) ou encore le très médiatiséGhost, morceau plus pop qui viendra calmer le jeu et nous laissera un peu de répit pour souffler. Comme à son habitude, Mat ne ménage pas ses efforts et a plus d’un tour dans son sac pour maintenir la foule sous haute tension. Dansant, courant, sautant dans tous les sens ou en nous faisant participer de façon humoristique au refrain deShe’s My Ladyrepris en choeur. « Bon la chanson pour les meufs c’est fait, maintenant c’est le moment de la chanson de mec, on va faire un truc de gros connard ! » s’exprimera celui ci avant d’entamer le très punkDon’t Want To Be A Star,titre qui tout droit influencé par The Clash ou encore The Ramones, menace de faire rompre nos cervicales face à la folie bestiale dont se trouve la fosse. Nouveau jeu surBullet In My Headou Mat demande au milieu du morceau de tous nous asseoir et d’attendre son signal pour « foutre le bordel ». Après 1h plus qu’intense le groupe se retire avecBastard Song, nous faisant perdre les dernières gouttes d’eau de notre corps en livrant cet ultime titre punk servi par une déferlante instrumentale bluffante.
Ce soir les Lillois on fait honneur à leur réputation live en délivrant un set énergique et sulfureux sans aucune relâche, maintenu par un Mat Bastard véritablement impressionnant nous laissant sur les rotules. Il est maintenant temps pour nous d’aller nous réhydrater à la buvette en attendant de revoir ces fous furieux. A voir au moins une fois dans sa vie en guise de défouloir ou tout simplement par pur plaisir.