Warner/2012
Si Jacques Martin était encore présentateur de l’Ecole des Fans, il aurait pu inviter Jasmine Van Den Bogaerde alias Birdy et lui demander “qu’est-ce que tu vas nous chanter ?” de sa voix fleurie. Elle aurait ainsi répondu : “Skinny Love de Bon Iver”. Jacques Martin n’est plus. Mais un radio crochet a permis à Birdy de se faire connaître en 2008 avec une version très personnelle du “tube” de Justin Vernon, artiste reconnu et adulé de vos serviteurs.
C’est indéniable, Birdy a une très jolie voix, qui trahit à peine son âge, 16 ans. Elle interprète très joliment ce Skinny Love, déchirante complainte sur une relation qui s’étiole. Pas sûr que la jeune anglaise ait déjà vécu la souffrance qui a poussé Justin Vernon à s’isoler dans une cabane dans la forêt du Wisconsin, mais toujours est-il que son interprétation est réellement touchante. Il va de même pour le titre de Phoenix qu’elle emprunte pour démarrer son disque. 1901 devient ainsi une ballade touchante dans la lignée de ce que peut donner la grande Adele. Car, il faut le signaler : le disque éponyme de Birdy est un disque de reprises (à une chanson près). Exercice parfois casse-gueule que de reprendre plusieurs titres de plusieurs artistes ou groupes.
Passés Phoenix et Bon Iver, la jeune Anglaise s’attaque au piano et tout aussi doucement voire gentiment à Shelter de The XX. Une fois le charme de la jeune demoiselle seule avec son piano à peine dissipé, reste un excellent titre de ce très bon groupe anglais. Puis, Jasmine se fend d’une relecture du White Winter Hymnal de Fleet Foxes, tout en voix. Plutôt bien fait.
Cependant, comme la formule piano-voix peut avoir parfois ses limites, les producteurs Rich Costey (Muse, Foster The People, Franz Ferdinand et j’en passe), James Ford (Arctic Monkeys, Beth Ditto, Klaxons et j’en passe), ou Jim Abbiss (Kasabian, Arctic Monkeys, Adele et Jean passent) enrobent les chansons de Birdy avec de beaux arrangements mélancoliques. C’est bien fait, produit, parfois même un peu lisse, malgré un très beau People Help The People signé Cherry Ghost, une incursion électro chez The Postal Service (The District Sleeps Alone) et le toujours superbe Terrible Love de The National.
Bref, après avoir quand même charmé avec un disque de jolies reprises surtout très bien choisies, Birdy a toutes les cartes en main pour délivrer bientôt son propre répertoire.