Hot Charity/XL/Naïve/2012
Complètement lo-fi, improbable et surprenant, le premier disque de l’outsider Will Earl Beal fait parler de lui.
Sur la pochette dessinée à la main, il y a un portrait de quelqu’un qui ressemble beaucoup à Bob Dylan.Si le folksinger de et W.E. Beal n’ont musicalement pas grand-chose à voir, ce dernier a néanmoins quelques points communs avec Dylan, dont le fait d’écrire des chansons livrées dans un simple appareil et qui racontent à chaque fois une histoire. Parfois scandés, les textes de Willis parlent de lui, jeune artiste sans-abri, vivant de petits boulots et qui un jour distribua des tracts pour présenter sa musique et se faire des amis.
Si beaucoup des titres d’Acousmatic Sorcery sont inaudibles et brouillons, ils dévoilent un certain sens du songwriting, au croisement du blues et de la soul, le tout à l’os. L’originaire de Chicago aura donc appris ce do-it-yourself de ses expériences passées. Par exemple, Evening’s Kiss tire son essence de la pureté et de la simplicité. Aussi maladroitement que sur les premières cassettes de Daniel Johnston ou sur l’excellent album Headphone Masterpiece de Cody ChesnuTT, Willis Earl Beal dévoile son univers intimiste et tourmenté et parvient à attirer l’attention et l’affection malgré ce côté bancal.
Parmi les nombreuses notes de pochette, W.E. Beal signale qu’il a enregistré son disque sur du mauvais matériel, que ça lui va très bien et qu’il espère que nous aussi. Nous aussi, Willis, nous aussi.