Quelle joie j’ai éprouvé lorsque j’ai appris que la tournée européenne des Jacuzzi Boys passait par la France et plus précisément Dijon. Groupe de rock garage aux influences 60’s encore méconnus du grand public, le trio de Miami composé de Gabriel (guitare et chant), Danny (basse) et Diego (batterie) tente de conquérir notre continent après leur tournée américaine qui les avait conduit notamment à Nashville dans les locaux de Third Man Records pour l’enregistrement d’un live avec Mr Jack White en personne s’il vous plait.
Bien moins glamour que la capitale de la musique country, le trio débarquait à Dijon qui elle à sa moutarde (glamour tout de même) à l’occasion du festival Kill your pop, évènement qui a pour but de défendre et faire découvrir la nouvelle scène des musiques indépendantes. C’est le bar rétro le Deep Inside qui accueillera nos trois amis de Floride en ce dimanche pluvieux et maussade. Mais quoi de mieux qu’un peu de power pop et rock-garage teinté de bubble-gum des 60’s pour réchauffer nos coeurs.
Le combo est donc paré pour défendre son second et dernier album (excellent) en date : Glazin’.
C’est parti nous voilà replongé 40 années en arrière dans un de ces club miteux de la côte ouest des Etats Unis. La formation est simple: une batterie réduite au possible, une basse, une guitare sans grand effets ni artifice et le chant bourré de delay (produisant un effet d’écho ). Tous ces ingrédients pour une recette rock- garage débutant sur un No seasons décapant à l’énergie punk par certains moments (rappelant les Ramones )vu que la plupart des titres ne dépassent pas 2mn30. Gabriel, frontman or paire enchaine avec le très bon Cool vapors tiré du dernier album. Puis viens l’emblématique Glazin dont le clip polémiqué a fait objet de censure (étant donné son contenu pour le moins sexuellement douteux). On sent le bassiste Danny un peu en retrait à l’inverse de Gabriel et Diego qui eux mettent toute leur hargne et fougue à chaque nouveau morceau. La magie opère; On se retrouve transporté dans cet univers ou insouciance et joie de vivre seraient les maîtres mots. Le très pop Crush donne un peu de répit à Gabriel ruisselant de sueur après s’être complètement déchainé sur le titre précédent Island Avenue ou il est même allé jusqu’à mimer un étrange bruit ressemblant à un orgasme… Petit exemple qui donne un large apercu de la folie du trio qui enchaine titre sur titre sans quasiment aucune pause pour souffler. C’est donc logiquement après 35 mn de bestialité rock garage que le groupe se retire ( hé oui la bonne époque des concerts punk qui tout comme les disques ne dépassent rarement la demi-heure); Mais finalement revient achever nos oreilles pour 3 titres: Smells titre décapant aux accents punk voir grunge, le très coloré et bon enfant Fruit et enfin Blow pour un final plus sauvage et diablement efficace.
Le set se termine après 45 mn d’une rage surprenante que l’on ne retrouve pas autant sur le disque.
Je tiens particulièrement à souligner que le jeu de batterie de Diego m’a vraiment bluffé par sa rapidité et son intensité, donnant ainsi aux morceaux une toute autre tournure. A l’instar de leurs cousins les Black Lips (groupe américain très semblable mais bien plus médiatisé) qui eux se roulent dans leur vomi, les Jacuzzi Boys nous on offert un spectacle vraiment rafraichissant, haut en couleur, sentant bon le milkshake et le bubble-gum, tout cela servit par une énergie rock-garage ressuscitée des années 60. On leur souhaite bonne chance pour le reste de la tournée européenne et on espère recroiser leur chemin un jour pour un nouveau moment de folie.
Setlist: (merci au tour manager qui ressemble étrangement à Gaspard Augé de Justice…)
No seasons
Cool vapors
Dock
Glazin’
Hit
Island avenue
Black sand
Libras and zebras
Guillotine
Coral girls
Crush
Planet
Rappel:
Smells
Fruits
Blow