Universal/AZ/2011
Izia dit elle-même qu’elle a grandi. On n’en doute pas, le succès de son premier album éponyme s’il ne fait pas gagné en taille joue forcément sur l’égo. De ce côté, on ne peut pas dire que la cadette du clan Higelin ait changé. Toujours aussi fraiche, la joie de jouer est toujours présente, toujours aussi peu pudique (en témoigne cette pochette assez sauvage), Izia est toujours partante pour s’éclater et prendre son pied sur scène (oui j’ai mis 4 fois “toujours” dans la même phrase, et alors?). So Much Trouble gagne-t-il en maturité par rapport à son prédecesseur? On est encore frappé par la puissance de la voix de la chanteuse, tout simplement difficile de croire qu’on a à faire à une jeune fille de 21 ans. Elle ne s’économise pas et livre encore des morceaux rock purs gueulards (So Much Trouble, Top The World). Cependant, la petite brune calme le jeu et propose des pistes plus posées, musicalement ou vocalement (le très 80’s Your Love Is A Gift et le très New-Order Twenty Times A Day).
Si sur Izia, on sentait une influence des groupes de rock des seventies, ici elle semble plus s’inspirer de combos contemporains comme Queens Of The Stone Age (Baby, I Can Dance). Mais des compos comme Penicilline, formidable mélodie power-pop, avec un pont aérien très noisy; ou encore le bluesy That Night démontrent que la fougueuse Izia a bel et bien mûrie. Et on n’aurait sans doute pu entendre de tels morceaux deux ans en arrière.
Même si parfois on sent que la soeur d’Arthur on fait un peu trop, se répète parfois, on mettra ça sur le compte de son jeune âge. Mais en revanche, on ne pourra pas lui reprocher de livrer un album frais, spontané et décomplexé.