Logo Sensation Rock

CAMILLE, Ilo Veyou

EMI/2011

Tout d’abord un questionnement : quand on a d’avance les références de la presse culturelle dans la poche, qui même sans avoir entendu un seul morceau vous jètent déjà nombre de compliments, d’exclamations à tel point que le moindre pet dans un verre d’eau serait vu comme un chef d’oeuvre, peut-on tout se permettre ?

Camille, c’est un peu notre Björk nationale : un jour novatrice, le reste de sa vie incroyable artiste. Alors oui, Ilo Veyou a été enregistré dans un couvent, et alors ? Cela vaut-il le coup d’en faire tout un foin ? J. Tillman enregistrant sur un huit pistes à la maison, on en parle pas tant et pourtant là, il mériterait de véritables éloges.
Mais revenons à Camille. Certes, le concept de Le Fil avec cette note qui nous indiquait le chemin à suivre était intéressant et on y trouvait quelques bonnes chansons (Ta Douleur, Janine). Mais à force de tirer sur la corde, elle finit par céder. En commençant par une piste a capella captée certainement dans le jardin du couvent (Aujourd’hui), on ne comprend vraiment pas où la néanmoins belle veut en venir. A part peut-être montrer sa capacité à balancer des paroles sans grand sens en apnée. De même sur Allez Allez Allez, chant de marin alcoolisé, ou l’énervant Tout Dit. On peut tout de même trouver quelques réussites, surtout quand la chanteuse quitte la langue de Molière pour celle de Shakespeare (Wet Boy, jolie ballade acoustique où on doit admettre l’acoustique d’une église apporte beaucoup, ou She Was). Mais quand les bruits de bouches “imitations gouttes d’eau” (Bubble Lady) ou les beat box asthmatiques (Ilo Veyou) reviennent, on décroche. Et à l’écoute de La France chantée façon caricature de “mamie a perdu son dentier”, on se demande vraiment de qui on se fout.

Mais bon, il reste les téléramockuptibles pour aimer, et on est prêt à prendre les paris que Camille gagnera les prochaines Victoires de la musique. Ou quand le chauvinisme est source de mauvais goût…

Total
0
Shares
Related Posts