Polydor/Universal/2011
On l’a lu/vu/entendu partout : Biophilia, le nouvel album de Björk est marqué par les nouvelles technologies. A l’instar de The Fall de Gorillaz, le nouveau cru a été disque enregistré sur iPad, et propose des applications pour smartphones et tablettes, et ce pour chaque titre. Qui plus est, des instruments ont été fabriqués pour l’occasion. Tout un programme.
Björk, toujours suivie d’une armée de détracteurs et de nombreuses cohortes de fans, continue d’évoluer dans son petit monde musical ici très inspiré par la marque à la pomme, mais aussi par la nature, la planète, l’écologie. Bref, Björk est mondiale et prône l’interactivité.
Pour ce qui est du nouvel album à proprement parler, il se place dans la lignée de ses prédécesseurs, avec un rapprochement fort du côté de Vespertine, l’un des meilleurs albums de Björk. L’Islandaise n’a de cesse de bricoler, d’expérimenter au gré de son inspiration, mélangeant instruments organiques (xylophone, harpe…) et logiciels de pointe.
Début d’album semble t-il très marqué par les berceuse et l’enfance. La mélodie de Moon, premier titre de Biophilia, évoque d’ailleurs celle de Maman, les petits bateaux. Ne voyez pas en cela une tentative de démystification, mais à l’écoute, ça paraît assez évident. Thunderbolt et Crystalline, qui suivent, sont dans la lignée de Moon. Crystalline s’en démarque toutefois avec son final drum ‘n’ bass très agressif.
Vocalement, la fille de Gudmund est fidèle à elle-même. Les voix s’enchevêtrent comme sur l’excellent Vespertine. Moon nous rappelle également – brrr…malgré cette mélodie irritante – que la voix de Björk, malade pendant des mois à cause d’un vilain champignon, est de retour et en forme.
Sacrifice, l’un des plus beaux titres du disque, est la preuve que – contrairement à Volta – c’est dans l’épure, qui est privilégiée ici, que Björk tire le meilleur d’elle-même.
Après un passage par la case petit musée des horreurs (Hollow en est la B.O. parfaite), force est de constater que Björk est de retour avec un disque centré sur la voix et les ambiances intimistes, avec un son moderne. Un disque qui ravira les fans de l’époque Vespertine.
