Kwaidan Records/Discograph/Wagram/2011
Dès les premières notes de Pedigree, morceau qui ouvre Innerquake, le deuxième album de l’Australienne Phoebe Killdeer, on se croirait chez Grinderman.A l’instar de son compatriote à moustache Nick Cave, Phoebe affectionne un rock lourd et ténébreux aux influences blues.
Après plusieurs années à écumer les salles et les festivals pour défendre son premier album (Weather’s Coming PIAS/2008), cette brune énigmatique aux faux airs de Feist est repartie en studio, accompagnée de ses fidèles courtes pailles et de Matt Verta Ray, moitié de l’étonnant duo formé avec Jon Spencer, Heavy Trash, à la production. Ici, Phoebe et ses acolytes font feu de tout bois, distillant un rock énergique qu’il faut voir sur scène, mais pas que. Cette ex-chanteuse du collectif Nouvelle Vague se laisse plusieurs reprises porter par des ambiances plus posées mais pas plus lumineuses, comme sur ce The Fade Out Line, ballade un brin mariachi ou sur le très beau Up & Down.
Puis, prête à en découdre avec ce disque fait pour la scène, Phoebe revient aux affaires en nous traînant par les cheveux s’il le faut (Scholar, Treadmill Zone et toujours ses sonorités rappelant Grinderman, Believer).
Même si parfois, on a l’impression que Phoebe veut flirter avec un rock plus mainstream (Spinning, Twisted et ses tonalités “texanes”), cette fan des Cramps et de Billy Idol a de quoi réchauffer la planète avec Innerquake, disque sombre et nerveux, résolument taillé pour le live.