Sub Pop/Geffen/Universal/2011
Au cas où vous ne seriez pas au courant, on célèbre cette année le 20ème anniversaire de l’album légendaire, l’album de la génération X, l’album qui aura tué son créateur. Bref on arrête les superlatifs. Et passons sur le coup commercial certain d’un tel évènement pour nous pencher sur cette édition super deluxe de Nevermind. Pas moins de 4 CD et un DVD la compose. Review disque par disque de cette (ultime?) édition.
CD1: Remastered
Nevermind a droit à un petit lifting sonore ce qui ne peut pas faire de mal (Blood Sugar Sex Magik des Red Hot sorti le même jour mériterait le même traitement). La première galette est aussi agrémentée de face B que nous avons déjà pu entendre sur Hormoaning (D-7, Aneurysm) ou non retenue sur Incesticide (Curmugdeon). On complète le tout avec quelques lives dont le toujours excellent Drain You ou un School bien cradingue.
CD2: Sessions
Voilà de quoi ravire les fans. A l’époque, Nirvana rentre en studio pour commencer à enregistrer le successeur de Bleach. Et c’est là que Butch Vig fait son entrée. Les Smart Sessions ont été réalisées avec Chad Channing à la batterie. On y découvre In Bloom qui ne sera quasiment pas retouchée mais juste réenregistrée plus tard avec Dave Grohl ou un Lithium où Cobain s’époumone plus que sur la version finale. Polly est dans sa version quasi définitive. Puis Pay To Play, titre de travail de Stay Away, aux lyrics alternatives.
Un an plus tard, le groupe retourne de nouveau en studio pour poser 8 nouvelles pistes avec un nouveau batteur, celui connu maintenant pour être le leader des Foo Fighters. Les Boombox Rehearsals commencent. Emotion à l’écoute de Smells Like Teen Spirit au son brut et Territorial Pissing où Grohl tape comme un furibard sur ses fûts. Ces sessions sont aussi l’occasion d’entendre les inédites Verse Chorus Verse et Sappy, cette dernière aurait d’ailleurs eu toute sa place sur un album.
Le CD est conclu par deux morceaux live, dont un Something In The Way dantesque, à écouter absolument.
CD3: Mixes
Voici enfin l’enregistrement tel que Kurt Cobain aurait aimé l’entendre, avant qu’il ne soit remis entre les mains de Andy Wallace pour le mix final, celui que nous connaissons. Si à la première écoute, on ne fait pas beaucoup la différence, en tendant bien l’oreille, on sentira que le son est moins pop que la version définitive. Peut-être pas le plus intéressant du coffret.
CD4: Live At The Paramount
Alors oui, il existe des tonnes de bootlegs de Nirvana, ou encore d’autres enregistrements officiels (Live At The Reading, From The Muddy…), mais ce live enregistré le 31 octobre 1991 vaut le détour. D’abord, pour la reprise des Vaselines, connue depuis l’Unplugged In New-York, Jesus Doesn’t Want Me For A Sunbeam. On se rend bien compte à l’écoute que Cobain a autant été influencé par la pop que par le punk dans la création de son oeuvre. Constitué aussi bien de morceaux de Bleech (School, Floyd The Barber, Love Buzz, Negative Creep) que de Nevermind ( Drain You est un énorme Novoselic), on est en plein dans la tournée triomphale mais aussi celle qui commença à détruitre l’ange blond. Plus la hidden track Endless, Nameless qu’on ne s’attendait pas vraiment à entendre en concert. Et Rape Me du futur In Utero fai sa première apparition ici sur un tempo moins rapide que sa version finale et aux paroles légèrement différentes.
La version superdeluxe de Nevermind sera une boite de pandore tant pour les fans que les non-érudits (si ça existe). Et même si comme chaque trentenaire nous possédons déjà un exemplaire de ce disque légendaire, on ne garantie pas qu’on ne craquera pas sur ce coffret.