Maverick/Reprise/Warner/1998
En 1998 sort No One Is Really Beautiful, (faux) premier disque d’un illustre inconnu signé sur le label de Madonna. Véritable claque (et disque du mois chez Rock & Folk), cet album révèle un talent de conteur et de songwriter hors du commun.
La première claque, on se la prend dès le titre d’ouverture, You Mama You, ballade qui semble complètement flippée, ornée de cordes soyeuses, interprêtée par un jeune homme à la voix incroyable, Jude Cristodal, pour l’état civil, qu’on devine également très doué à la guitare.
Produit en partie par George “Black Crowes” Drakoulias, ce premier album n’est pas un énième disque folk, il contient quelques perles de pop immédiate, bricolée et groovy à souhait.
Maniant l’art de la descritpion (“He’s got a see-through tan and a pinky diamond ring slicked-back hair shirt to his thigh import silk slave labor dyed”) qui le rapproche de Beck – en plus de ce don pour sampler (Jude emprunte la version des Staple Singers du For What It’s Worth de Stephen Stills) et mélanger les couleurs (Jude passe aisément d’une ballade de très haute volée I Do à un tube à la Prince. Doté d’un organe unique, jouant avec les octaves comme nous on se lève le matin, Jude a sur cet album varié et très bien écrit/composé le charisme des grands songwriters.
Grand disque de 1998, No One Is Really Beautiful n’a pas spécialement marqué son époque tout comme les disques de Jude qui lui succèderont, tel que Sarah (Naïve/2005) qui contient lui aussi de belles chansons.