Cette semaine, Stainless Style, de Gruff Rhys et Boom Bip alias Neon Neon.
Lex Records/Differ-Ant//2008
Rendant hommage au concepteur de la fameuse voiture de Retour Vers Le Futur, ce duo d’un seul album mélange electro et hip-hop avec un soupçon de kitsch .
C’est effectivement la DeLorean DMC-12 et son inventeur John DeLorean, que conduisent Marty McFly et Doc Emmett “Nom de Zeus” Brown dans la trilogie précitée, qui est le thème principal de cet album confectionné par Bryan Charles Hollon qui se cache derrière le pseudo Boom Bip et qui a à son actif deux très bons albums d’electro de la décennie précédente (Seed To Sun paru en 2006 et Blue Eyed In The Red Room, en 2008) et Gruff Rhys, l’inénarrable frontman de Super Furry Animals et auteur de trois albums solo tout à fait remarquables (Yar Atal Genhedlaeth en 2006, Candylion en 2007 et Hotel Shampoo en 2011).
Dès le premier titre que ne renierait pas Sébastien Tellier, la paire américano-galloise joue la carte des années 80 et des ambiances cinématographiques avec ce petit quelque chose du thème d’un film pour adultes. Neon Theme est donc un titre décontracté du levier de vitesse et laisse présager de titres tout à fait kitsch et aussi de tubes imparables. A commencer par Dream Girls, que la voix de Rhys élève au sommet, avec l’aide de Fabrizio Moretti, batteur d’un groupe new-yorkais un peu connu, The Strokes. Quelques autres ritournelles de pop régressives et enjouées suivent et ravient les fans de New Order (I Told Her On Alderaan), de disco italienne (Belfast), aussi bien que ceux de Missy Elliott (le salace Sweat Shop). Raquel est ainsi un clin d’oeil robotique et kitschissime (Début de Soirée ?) à l’actrice Raquel Welch, Trick For Treat et sa rythmique hip-hop d’un autre âge, I Lust U bombe electro-pop magnifiée par les voix de Cate LeBon et Gruff Rhys, et Michael Douglas sonne comme un titre des Chemical Brothers. Et puis, il y a Stainless Style, la (trop) courte chanson-titre portée par des voix gospel superposées (Gruff Rhys et les Magic Numbers, Mesdames et Messieurs…!) qui vous enveloppent littéralement.
Bref, en mélangeant les styles et en se foutant des étiquettes, Neon Neon signe un disque fédérateur (ou peut-être pas…), jouissif et unique qui n’aura pas vraiment fait date mais qui reste certainement pour Gruff et Bryan une bonne expérience et l’occasion de rendre hommage au papa de la DMC-12.