Cette semaine, Time To Move de H-Blockx.
Singsing/BMG/1994
Parmi le grand cheptel des groupes de fusion du début des années 90, on a eu droit autant à du bon qu’à du mauvais. H-Blockx fait partie du très bon.
Allemands originaires de la région de Münster, le groupe tire son nom des cellules d’emprisonnement de l’IRA ce qui à l’époque leur avait valu d’être accusés de soutien à l’organisation terroriste.
Formé autour de deux chanteurs, l’un au flow rapcore et l’autre plus mélodiques, HBLX s’appuie sur un trio guitare-basse-batterie efficace. Tous les morceaux sont composés par Stephen “Gudze” Hinz, le bassiste qui prône comme influence première les Red Hot Chili Peppers. Ceci est à peine caché à l’écoute de morceaux comme Go Freaky ou Fuck The Facts où on croirait entendre un slap de Flea.
Les lignes de chant sont ce qu’il y a de plus classique: couplets râpés / refrains chantés, souvent en choeur.
Time To Move a connu très vite le succès, notamment grâce à MTV qui passera en boucle les clips très décalés de Risin’ High ou du classique Move. De plus, certaines compos où l’influence et la sensibilité de Henning Wehland se font sentir, permettent un peu d’accalmie au milieu de ce déferlement de basse et de guitares agressives. Little Girl, troisième single de cet opus est le parfait exemple. C’est un peu le Under The Bridge de H-Blockx.
Le combo sortira par la suite de nombreux albums, fera un passage par les Eurockéennes en 1997 sur la petite scène de l’époque, reprendra Ring Of Fire de Johnny Cash en duo avec le chanteur ragga-reggae Dr Ring-Ding ( pas vraiment ce qu’ils ont fait de mieux) ou encore The Power de Snap ( là réussi en revanche).
Malgré plusieurs changements de line-up, HBLX sont toujours en activité mais ont évolué vers un pop-rock plus consensuel. Leur succès actuel restant confiné à l’Allemagne, où Wehland reste une des figures majeures du monde musical germain, et aux pays nordiques.