Decca/Universal/2011
Madeleine Peyroux continue de charmer avec Standing On The Rooftop, son sixième album.
L’Américaine, par ailleurs experte dans l’art de s’évaporer dans la nature juste après la sortie d’un album, a repris son schéma habituel de travail oscillant entre reprises de standards et compositions personnelles, avec ici quelques changements distincts par rapport à ses précédents disques.
En effet, la New-Yorkaise a souhaité se tourner vers une production plus roots en invitant notamment les guitaristes Marc Ribot (entendu en solo mais aussi en compagnie d’artistes aussi variés que Dick Annegarn, Black Keys ou Tom Waits) et Chris Bruce (Seal, John Legend), la bassiste surdouée Me’Shell Ndegeocello et le batteur Charley Drayton (Neil Young, Johnny Cash).
C’est vrai que grâce à des gens comme Ribot ou même Allen Toussaint venu aussi jouer du piano, la couleur du disque est plus bluesy (The Things I’ve Seen Today), les guitares électriques y sont très présentes (Fickle Dove, Standing On The Rooftop).
Côté reprises, Madeleine s’attaque au chef d’oeuvre des Beatles Martha, My Dear et en ressort une version très personnelle où le banjo accompagne la guitare acoustique. Elle s’attaque aussi à Love In Vain de Robert Johnson et Threw It All Away de Bob Dylan, ce qui lui permet de se révéler vocalement, de laisser côté l’aspect cotonneux et de tenter des choses. Là aussi, deux magnifiques réinterprétations.
On ignore si Madeleine Peyroux s’est déjà volatilisée, mais l’on sait que son dernier disque est très réussi, audacieux. Bref, un délice pour les oreilles.