Flip/Interscope Records/Universal/2011
On attendait plus grand chose de Limp Bizkit. Après la sortie de Chocolate Starfish and The Hot Dog Flavored Water, le groupe de Fred Durst avait été estampillé roi du néo-métal, faisant la une de la presse people et en baisse au niveau de leur créativité. Le succès commercial n’étant d’ailleurs plus au rendez-vous.
Après divers changements de line-up, les Floridiens sont revenus à leur formation originelle, entendant par là que le guitariste Wes Borland a réintégré définitivement le combo.
Ne cherchant pas le buzz, le groupe a mené à gestation tranquillement dans leur bizkuiterie cette cinquième longue production. Pour preuve, on avait presque oublié l’existence de la formation.
Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le disque est produit par Fred Durst et Wes Borland pour un retour aux sources. Car à l’écoute de Gold Cobra, on est plus proche de la spontanéité de Three Dollar Bill, Yall$ que de l’hyperproduction de Chocolate Starfish… Même si le son est moins crade qu’à leurs débuts,l’envie de faire des morceaux mixant riffs rock et flows rap le tout sur une rythmique hip-hop est présente. DJ Lethal aiguise ses diamants et nous sert des samples comme à l’époque du grand House Of Pain (Bring It Back). Pas une minute de répis au cours de ces 50 minutes de son bien lourd, qui justifiera les pogots cet été dans les festivals. Gold Cobra est un peu le retour de Counterfeit. Shark Attack, Shotgun, Autotunage répondent au cahier des charges des morceaux fusion qu’on aimait entendre quand on avait 15 ans : intros agressives, couplets rappés et refrains qui font sonner les guitares.
Un retour qu’on attendait plus. Et Fred Durst semble avoir un peu dégonflé du ciboulot. Un album crossover très efficace.