Missing Piece Records/Pias/2011
Après plusieurs EP prometteurs, les Australiens délivrent leur première longue production, au titre plein d’ironie.
Heureux, ce n’est peut être pas le sentiment qui ressortira après l’écoute de cet abum plein de mélancolie. Le folk développé par The Middle East est sombre, nostalgique (Black Death 1349). Même si les morceaux sont dotés d’arrangements de cordes ou d’accordéon (As I Go To See Janey, Very Many), ceux-ci ne viennent jamais empiéter sur la pureté dégagée par les compositions.
Si quelques éclaircies font leur apparition (Jesus Came To My Birthday Party, une compo pop lumineuse rappelant Family Of The Year) ou country (Dan’s Silverleaf, Hunger Song), elles ne prennent jamais le dessus sur un attachement à des terres australiennes arides. On aime croire par exemple que Mount Morgan a été enregistrée à la tombée de la nuit dans le désert, où plane la présence d’Ennio Morricone. Abandonnant parfois la six cordes pour le piano au profit de ballades noires (My Grandmother Was Pearl Hall, Sydney To Newcastle), The Middle East explore la face obscure du folk. Les Australiens sont à l’opposé des enchantements lumineux de The Head And The Heart ou des Fleet Foxes. Ces derniers à qui en pensent tout de suite à l’écoute de Ninth Avenue Reverie, la voix cristalline de Jordan Ireland rappelant celle de Robin Pecknold.
Avec ce premier LP, The Middle East se joint à Cloud Control pour démontrer que la scène musicale australienne vaut plus que la seule Kylie Minogue.