Reprise/Warner/2011
Le Loner continue de piocher dans ses archives live. Cette fois-ci, il fait une petite pause au milieu des 80’s lors de la tournée de l’album Old Ways. Disponible en vinyle pour le Record Store Day, il est maintenant édité en compact.
Les années 80 auront été un calvaire pour les fans de Neil Young (et pour lui-même certainement). En effet, le Canadien s’était plongé dans l’électro et dans la new wave sans grand succès. C’était son époque chez Geffen Records. Parmi les albums sortis chez l’éditeur, seul Old Ways donc pourrait lointainement se rappeler aux bons souvenirs des Harvest ou Comes A Time, dans leur orientation folk mais sans arriver à la même qualité. Old Ways sonne d’ailleurs plus country que folk. Profitant de la sortie de cet opus, Young part en tournée avec les International Harvesters pour le Farm Aid, concert en soutien des agriculteurs et cause chère au Loner.
Le ton du disque est donc dans cet état d’esprit de la culture de la terre et de la récolte des moissons. La couleur est résolument country; banjo, harmonica et violon mis en avant. Neil Young s’est replongé dans des enregistrements datant de 1984 et 1985. L’ensemble du disque est homogène ce qui provoque un sentiment de lassitude, chaque chanson sonnant comme sa précédente. Mais les fans seront heureux de découvrir cinq morceaux jusque là inédits comme Amber Jean, dédié à sa fille tout juste née. Let Your Fingers Do The Walking est très proche de ce que produisait Johnny Cash sensiblement à la même époque. Soul Of A Woman est assez originale dans sa construction puisque le son saturé propre au Loner est marié aux arrangements country.
Are You Ready For The Country de Harvest est le titre le plus connu de la setlist. Mais ici il perd son essence originelle pour sonner comme le reste du live. Mais comme pour chaque réalisation du Canadien, même mauvaise, il y a toujours quelque chose à sauver. Dans le cas présent, il s’agit de Southern Pacific, long morceau de près de huit minutes où on retrouve des passages instrumentaux presques improvisés, où les violons se font agressifs.
Il faut donc reconnaitre que cette archive n’est pas la meilleure qu’ait pu resortir Neil Young de ses cartons. Elle frôle de très près le kitsch pour parfois le toucher. En effet, Get Back To The Country est une caricature redneck.. Si on avait crié “banco !” à l’écoute les Live At The Filmore East ou Live At Massey Hall, on écoutera de temps à autres A Treasure mais sans véritablement s’en imprégner.