Domino Records/PIAS/2011
C’est après deux ans d’absence (Mosshart crachait ses tripes avec The Dead Weather) que The Kills reviennent sur le devant de la scène avec un nouvel opus qui porte bien son nom, Blood Pressures.
D’entrée de jeu, les Kills nous plongent dans un univers totalement différent de leur précédent album Midnight Boom, ici c’est la crasse, le cambouis, le blues et une nuit après l’amour. Futur Starts Slow nous donne l’aperçu de ce qui pourrait bien être le reste de l’album. Une entrée en matière intense qui chute dans une certaine retenue, comme si le duo ne souhaitait pas déployer toute l’énergie qu’ils ont acquise dans le passé…
Déjà fatigués ?
Les quatre premiers morceaux sont les points fort de l’album, puissants et excitants ! Satellite, premier single est lourd, sale, à ne pas écouter après avoir mangé. Après s’être retourné l’estomac, vient le temps de la digestion : The Last Goodbye, un ovni au milieu de l’enregistrement qui n’est pas sans rappeler Goodnight Bad Morning, qui nous fait entendre une Alison attristée qui lance un appel, une plainte.
Après un tel morceau, nous ne la verrons plus jamais comme avant.
L’album prend fin sur deux pistes, l’un rock qui vous donne envie de bouger comme un jouet mécanique détraqué, et l’autre, le génialissime Pots and Pan, morceau lui aussi détraqué, proche des premiers enregistrements de Hince et VV.
Blood Pressures est ce qu’on pourrait appeler un album sous tension, The Kills se retiennent. Le son est sale et lourd mais avec une diminution d’énergie. “Nous aimerions partir avec eux, mais sentez les crispations qui nous empêchent d’éclater lors de l’écoute : c’est torturant, mais si bon”.
Nous avons la sensation que le duo cherche une porte pour nous en envoyer plein la gueule sans y parvenir. Bref, un bon album pour vos heures sombres et sauvages mais qui n’est pas à la hauteur de ce qu’a déjà produit le groupe.