Mono Vs Stereo/Bandcamp/2011
Cet artiste discret originaire de Pennsylvanie et résidant à Philadelphie livre aujourd’hui un nouvel album accompagné d’un recueil de chansons live jouées pendant sa dernière tournée acoustique.
Pendant l’automne 2010, Denison Witmer a transporté ses chansons à travers quelques états américains, accompagné juste de sa guitare. S’il est un songwriter prolifique et bien entouré (Sufjan Stevens, Rosie Thomas et J. Tillman font partie de ses amis), Denison Witmer reste peu connu dans son pays mais l’arpente et gagne petit à petit un réseau de fans.
Les titres de ce disque sont extraits de concerts “dans votre salon” donnés dans l’Illinois, la Pennsylvanie et l’Ontario au Canada.
De très beaux titres ornent cet album, enregistré par Denison Witmer lui-même grâce à un magnéto portable, tels que Sets Of Keys, Sister Clara, où cette voix douce et claire – non sans rappeler celle de son ami Sufjan – et ce jeu de guitare épuré se marient magnifiquement.
Entre chaque morceau, Denison parle avec l’auditoire, explique comment il écrit une chanson, évoque ce concept de “concert en appartement”, l’occasion pour lui de réduire les barrières entre l’artiste et son public. Il offre aussi à ce dernier de succulentes anecdotes (comme celle où, lors d’une interview dans un café, il se fait aborder par une femme lui suggérant de porter une veste en cuir noir pour gagner plus de fans…!!).
Doté d’un humour fin et piquant, il joue deux fois de suite le même morceau (Los Angeles) parce qu’un jour, un spectateur lui a soufflé : “le morceau devrait être plus long”.
Sur The Ones Who Wait, son dernier album enregistré en studio, les chansons de Denison y sont à peine plus arrangées et l’on ressent toujours ce songwriting à fleur de peau, un certain spleen même, mis à nu lors de ses concerts intimistes. Rassurons-nous, Denison ne porte pas la corde au cou en permanence, il évolue simplement dans une forme de mélancolie avec ses chansons mid-tempo (I Live In Your Ghost, Your Friend).
Basses rondelettes, guitares électriques discrètes et batteries feutrées accompagnent Hold On, bon morceau introductif. Influence est, quant à lui, porté par un banjo et fait entrer la lumière. Denison vient même flirter avec la bossa nova (Brooklyn With Your Highest Wall), rappellant les derniers albums de Josh Rouse et dévoilant une cool attitude communicative. Idem pour Life Before Aesthetics,single en puissance des après-midisfarniente.
En live chez vous ou sur disque, les chansons douces et mélancoliques de Denison Witmer sont taillées pour le cocooning et la couette.