Lex Records/EMI/2011
Les deux musiciens-producteurs Brian “Danger Mouse” Burton (il faudrait une page supplémentaire pour présenter son CV) et Daniele Luppi (compositeur de musiques de film, arrangeur pour John Legend, Broken Bells, Dark Night Of The Soul et Gnarls Barkley) rendent un riche hommage aux musiques de films (principalement les westerns spaghetti) et à la pop des 70’s en s’entourant de deux interprêtes de talent, Norah Jones et Jack White.
Dès les premières percussions et choeurs qui introduisent en beauté ce nouveau projet “autour de Danger Mouse”, on sait que la révérence va directement à Monsieur Ennio Morricone, l’un des plus grands compositeurs de musiques de films du XXè siècle. Burton et Luppi vont ici saluer le Maître en réunissant certains des musiciens ayant travaillé avec lui (notamment pour la musique de Le Bon, La Brute & Le Truand), en recherchant pendant plusieurs années le matériel d’époque dont ils avaient besoin pour coller à l’atmosphère et au son du projet.
Composé de thèmes, d’interludes et de morceaux chantés (il faut aussi voir le livret du disque, petit poster représentant une affiche de cinéma), Rome agit comme une véritable bande originale d’un film, période pendant laquelle Daniele Luppi et Danger Mouse ont arpenté les rues de Rome pour y retrouver du matériel vintage, rencontrer ces musiciens italiens et puis finalement élire domicile dans les locaux du mythique studio Forum Music Village pour y finaliser cette quête et graver l’aventure sur disque.
Et pour interprêter les chansons de Rome, quoi de mieux que de convoquer Jack White et Norah Jones, dont les timbres se marient parfaitement avec ces ambiances de western. Les deux chanteurs semblent y avoir pris beaucoup de plaisir, surtout Norah Jones qui chante sur trois titres avec une voix encore plus suave et sexy que d’habitude (Black). La fougue de Jack White y est aussi palpable que lorsqu’il chante au sein des White Stripes ou Dead Weather.
Burton et Luppi ont fait un travail remarquable sur les arrangements de cordes et la production des morceaux (sonorité mate des batteries, rondeur des basses…), Theme Of “Rome”, Black, The Rose With The Broken Neck ou encore Roman Blues font partie des réussites du disque.