Sous l’égide de [l’association] Gramofolk, six groupes locaux se sont réunis pour rendre hommage au Man In Black. Chacun venant d’horizons différents, ils ont pu se réapproprier le répertoire de l’américain, revisitant sa carrière de ses premiers enregistrements chez Sun Records aux plus récents chez American Recordings.
Lowell ouvre donc la soirée. Seul à la guitare, il alternera reprises de Cash et mise en musique de divers poèmes dont un de Jim Harrison. Don’t Take Your Guns to Town, le culte Ring Of Fire et le plus récent traditionnel God’s Gonna Cut You Town sont joués sobrement, une façon idéale d’ouvrir cette soirée qui fera transpirer les pierres de la cave des PDZ.
Le second combo à passer sur scène est Elvis Left The Building. Très originaux, ils nous serviront cinq morceaux avec cinq formations différentes. On retiendra un Redemption Day avec un magnifique duo vocal féminin. Et surtout, une soirée Johnny Cash ne serait pas une vraie soirée sans Folsom Prison Blues qui voue le public à sa cause. Grand moment. If I Was A Carpenter où Sephora (Elvis Left The Building et ex-My Lady’s House) et Simon (My Lady’s House) font renaître avec magnificence le duo Carter/Cash.
Petite pause pour laisser à Blackwoods le temps de s’installer. Le duo nous offre une magnifique chanson de près de 10 minutes, alternant vocal rageur et longue envolée musicale qui nous emporte avec elle. Avant d’entamer Big River, où on se croirait revenir tout droit au début de Cash, lors des tournées données en compagnie d’Elvis (le vrai cette fois-ci).
Les barbus de My Lady’s House accompagnés de la non barbue Cécile B. prennent alors place. Après le traditionnel “Il fait chaud / faut que je m’accorde” de mise en bouche, Home Of The Blues commence avant un très bon Long Black Veil, choix tant judicieux que surprenant car peu reconnu dans la discographie de JC. Avant de terminer leur prestation avec leurs classiques Flivers et Forest River, MLH reprendra The Sea Of Heartbreak de l’album Unchained. Encore une fois, une mini-prestation très réussie du trio, un vrai voyage americana.
La fratrie de This Year’s Girl branche ses micros et à son tour reprend Home Of The Blues. Les influences pop du combo sont telles que le rendu est totalement différent de ce qu’avait pu délivrer My Lady’s House précédemment. La voix toute en retenue de Christophe Michaud se mariant parfaitement avec l’électro-acoustique de son frère. On ne pourra pas donc dire ce soir qu’on aura entendu deux fois la même chanson. Très beau moment intimiste, où les compos à l’origine plus pop rendent merveilleusement en unplugged.
Pour conclure cette soirée qui aura su attirer environ 160 personnes, Yules a su trouver un moment dans son emploi du temps chargé pour participer à la fête. En duo (un bassiste et un chanteur homme-orchestre), leur prestation est magistrale, de I Still Miss Someone à Peace In The Valley en passant par Redemption, Yules se réapproprie les chansons dans leur style pour leur rendre une deuxième vie mais en gardant toute leur authenticité. Et pour conclure et être raccord avec le thème de la soirée, le set se termine avec For Salvation, compo du duo directement inspirée de la vie du Man In Black.
Ce Tribute To Johnny Cash avec son ambiance détendue, très friendly dirait-on, a donc été une grande réussite. On espère alors que l’expérience sera renouvelée dans le futur. Et tant pis pour Cali qui a bien eu du mal à remplir la Rodia. Il n’avait qu’à venir faire la première partie aux PDZ.