Sub Pop/Bella Union/PIAS/2011
Le printemps. C’est le retour des barbus et des chemises à carreaux. Et qui de mieux que les Fleet Foxes pour fendre du bois avec nous.
On avait été subjugué par le premier LP de nos amis de Seattle. On misait donc beaucoup sur son successeur. Un avant goût nous avait été donné en février avec le premier single Helplessness Blues qui laissait présager du tout bon.
Dès les premières notes de chant, on reconnaît la voix christique de Robin Pecknold. Montezuna nous accueille donc en douceur, pour 50 minutes d’un voyage magique à travers le temps. Car à l’écoute de la folk des Fleet Foxes, on repart au Moyen-Âge pour vivre de nos récoltes et de notre fromage de chèvre. Bedouin Dress avec son violon nous renvoie cette image de festivité médiévale. Ou encore Sim Sala Bim qui commence comme un appel à l’évasion pour se finir sur un tempo nettement plus rapide, presque rockabilly.
Mais la grande force de ce disque réside en la présence de Joshua Tillman à la batterie. Tillman nous avait déjà complètement cloué il y a quelques mois avec son très personnel Singing Ax ou en reprenant dans son intégralité Tonight’s The Night de Neil Young. Avec Fleet Foxes il change de registre et démontre, bien qu’on le savait déjà, qu’il est un musicien talentueux. Il apporte encore plus de dimension aux compositions, rendant le contenu plus rythmé, peut être le seul reproche qu’on aurait pu faire aux précédentes réalisations du groupe. En résultent donc des morceaux comme Batterie Kinzie ou Bitter Dancer, voués à devenir des classiques sur scène.
Le sommet du disque est atteint avec le morceau hybride The Shrine/An Argument. Chant habité, chœurs, changement de rythme pour terminer dans un joyeux foutoir presque expérimental. Du jamais entendu jusque là dans la discographie des FF.
On ne soulignera jamais assez le vivier fleurissant du label Sub Pop. On s’était déjà pris une claque avec la nouveauté The Head And The Heart. Et avec Fleet Foxes, on tend l’autre joue. Et sans se faire prier.