Sony Music/2011
Son univers décalé énerve, amuse ou plaît. Le deuxième album de Julien Doré, Bichon, vient de sortir.
Intituler son disque d’après le nom d’un petit chien frisé et ridicule et poser avec ce regard mi-inquiet, mi-couillon sur la pochette en dit long sur le niveau de décalage de son auteur, désormais auteur, compositeur et interprête à part entière.
Inspirés essentiellement par la rupture amoureuse et portés par Kiss Me Forever, single imparable au clip drôle (et décalé, évidemment), les titres de Bichon révèlent un artiste assumé qui signe la plupart des morceaux, en s’entourant d’amis précieux (le duo The Shoes, Arman Méliès, Yvette Horner…) qui apportent leur touche à ce deuxième album. Egalement de la partie, Dominique A. lui offre un Eté (Summer) très réussi, Katerine lui lègue une chanson purement “katerinesque” (Homosexuel) et Françoise Hardy apporte sa mélancolie sur BB Baleine.
Si, comme sur Ersatz, quelques instruments kitsch apparaissent (des synthés années 80, la boîte à rythmes de Roubaix, Mon Amour) et peuvent gratter un peu, la production et les arrangements rappellent souvent Gainsbourg (Golf Bon Jovi, sa basse ronde et sa batterie mate, Baie des Anges, sa guitare et son texte parlé).
Ce deuxième disque du Montpelliérain, qui bénéficie d’une production très soignée et léchée, est donc un peu comme le bichon, ce petit chien dont on aura envie soit de botter le cul soit de chérir bien au chaud dans le creux de ses bras.