Secretly Canadian/Differ-Ant/25 mai 2010
Damien Jurado est de ces songwriters qui ne s’arrêtent jamais d’écrire. Toujours en mouvement, il publie depuis quelques semaines et ce, chaque semaine, une nouvelle chanson sur sa page Myspace.
En attendant un nouvel album, il y a pire et plutôt que de nous faire écouter ses vieux titres, il nous gratifie d’inédits savoureux, dénudés ou remplis d’harmonies vocales. Parfois, les deux en même temps.
Saint Bartlett, le nouvel album en question, sort bientôt et promet du remue-ménage dans la fanbase de Jurado, souvent habituée à des folksongs épurées ou des miniatures rock indé aux textes mélancoliques à souhaits.
Pour l’enregistrement de ce disque, son dixième (on ne compte ni les eps, ni les démos, ni les raretés éditées uniquement en vinyl…), Damien Jurado a travaillé en binôme avec Richard Swift, avec qui il partage le même label et un goût prononcé pour la pop 60’s.
Swift a donc revêtu son costume de Phil Spector, a produit et accompagné Jurado derrière divers instruments. Le résultat est en demi-teinte. Demi-teinte, parce que Jurado s’aventure dans des terrains peu empruntés auparavant et peut surprendre voire dérouter. Arkansas renvoie directement au Stand By Me de Ben E. King, Cloudy Shoes convoque un mellotron entêtant et des choeurs marshmallow en écho.
Moins surprenantes, Throwing Your Voice et Rachel & Cali font la part belle à des rythmiques sommaires (ici une batterie, là une basse jouée au fond de la pièce). Damien Jurado n’oublie pas non plus de glisser quelques folksongs de haute volée et de nous rappeler qu’il est un grand interprète (Pear, Beacon Hill, Kansas City…).
Malgré une production vintage parfois trop présente (beaucoup de reverb’ et de vieux claviers…), Saint Bartlett est l’occasion de démontrer que Damien Jurado tente des choses et ne se laisse pas enfermer pas dans un style.