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Alina Orlova, Laukinis Suo Dingo

Fargo
2010

La nouvelle perle de chez Fargo s’appelle Alina Orlova. Cette fois, le label est allé débusquer l’artiste jusqu’en Lituanie. Il était temps car ce premier album date de 2008. Comme nous sommes probablement une petite poignée en France à être capable de situer précisément la Lituanie sur une carte, on se dit que tout cela n’est que très normal. Il aurait pourtant été dommage de passer à côté de cet univers si particulier tissé de morceaux de porcelaine aux titres imprononçables. On retrouve chez Alina Orlova la jolie mélancolie qui colle aux semelles des artistes Fargo, de ces moments crépusculaires entre chien et loup (le titre de l’album fait d’ailleurs référence, en gros, à des chiens sauvages et à une disparition) qui nous font pénétrer en douceur dans un état second. Un univers très personnel qu’Alina Orlova retranscrit dans ses textes chantés en lituanien, en russe et en anglais, comme dans cette délicate dentelle musicale, Pascutinio Mamuto Daina, ornée d’un discret Fender Rhodes. A d’autres moments, Alina Orlova fait fondre la glace, à l’image du bref Zeme Sukis Greitai et ses cordes tendues. La langue lituanienne rappelle dans ses sonorités le portugais et son vague à l’âme. Musique déliée, légère comme un flocon, éthérée même parfois, avec en toile de fond un clavier ou quelques cordes de violon accompagnant la voix d’Alina Orlova dans ses envolées ou ses murmures cristallins. Et de la voix, elle en a, Alina Orlova (ça rime en plus). Elle le montre notamment sur Vasaris, un organe qu’elle pousse sans peine haut et fort, même si sa préférence va la plupart du temps à un chant tout en finesse et en émotion. 33 minutes, pas plus, de musique irradiante et polaire.

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