Autoproduction/2010
Si l’on croise ces derniers temps beaucoup de groupes affublés de bottes en cuir et de chemises à carreaux, My Lady’s House a le mérite de ne pas tomber dans l’écueil du banjo et de la cariole brinquebalante. Polaire très probablement, le titre qui ouvre le nouvel album de My Lady’s House. Polar Bears est un condensé lumineux de ce premier opus du groupe bisontin, après un EP remarqué par Magic et les fans de folk éclairée. Douze morceaux aux titres évocateurs qui respirent la concision, les grandes plaines et un sens consommé de l’harmonie. Du dylanien Not Alone, les bottes bien posées dans un terreau country, au planant No Kite, les trois voix (deux masculines, une féminine) s’entremêlent avec grâce. Flivers, récit à la John Steinbeck contant les aventures d’un ouvrier des usines Ford, sent le bitume qui colle aux semelles sur les interminables routes américaines. Si My Lady’s House s’électrise à de rares moments (Once, single en puissance), s’aventurant sur des chemins à peine plus pop (Jenna Grove limpide comme un ruisseau de montagne), le propos conserve dans l’ensemble une belle retenue. La mode des chemises à carreaux n’est pas prête de s’arrêter.