Sony Music/2014
Pour son premier album éponyme Pégase alias Raphaël d’Hervez s’envole vers les hautes sphères de l’ambient music. La nouvelle pop française est décidément riche de tous les talents. La surf-music y a trouvé une nouvelle jeunesse punk avec La Femme, les yé-yé sont de retour avec Granville, la new-wave continue avec Juveniles et les tourments electro côtoient le soleil avec Griefjoy. La logique voulait ainsi qu’un autre grand mouvement, encore absent des schémas et des cartes (quoique : M83), ait son rénovateur officiel dans l’Hexagone : l’ambient-music.
Le pouvoir secret de Pégase, c’est celui de transformer les constellations en muses. Les sons qu’il extrait à froid de ses machines pulvérisent les étoiles et le propulse là où on ne l’attend pas : au carrefour de la pureté et de l’érotisme, comme une jeune fille en transe sur la piste de danse.
“Un jour, vers 15 ans, j’ai revendu tous mes instruments et j’ai acheté des machines.” confie Raphaël d’Hervez. L ’électronique comme rébellion, comme manière de retrouver le temps perdu dans le classicisme et les musiques du passé, voilà qui permettra enfin à Pégase de voler de ses propres ailes et de s’affranchir des conditionnements.
Avec cet album des plus planants, Pégase invite son auditoire à voler hors des sentiers battus, courir à tire d’aile hors du labyrinthe et, à la façon d’un habile Icare, aller frotter son plumage aux tintements des rayons d’argent d’un soleil électronique.
Entre puissance et légèreté, si le ramage de Pégase se rapporte à son plumage c’est qu’il vole dans les plumes de la pop française pour mieux conquérir d’autres cieux. En geek méticuleux et polyvalent, le Nantais exploite aussi bien les silences, les chœurs de jeunes hommes que le glitch et les echos electro expérimentaux. Avec son acoustique dans les nuages, ses mélopées surannées et lointaines cet album taillé pour l’évasion est un hymne à la Dream-pop du fvtvr. ( Cf le label de Pégase : Fvtvr )
Par Justine L’habitant – Graph-fém.fr
Pour Sensationsrock.net