Jagjaguwar/PIAS/2014
La belle brune revient avec un album où le poids de la mélancolie est toujours autant source de beauté mélodique.
Tramp, la précédente galette de Sharon Van Etten, avait été inspirée par un échec amoureux dont l’ombre planait sur chaque piste de l’album. Même si on n’est pas au fait de la vie privée de la chanteuse, on se dit en voyant les titres de ce nouvel LP que tout n’est pas encore au beau fixe. La voix si suave et trainante de SVE mène à merveille ces 11 chapitres à l’habillage parfois très sobre (Our Love) ou au contraire aux arrangements classieux que ne renierait pas ce bon vieux Sam Beam d’Iron & Wine (Tarifa, Nothing Will Change).
A la première approche, Are We There peut sembler moins évident que son prédécesseur et mérite de pleinement s’y plonger pour découvrir la subtilité des compos. Et on découvre alors des moments parfaits (You Know Me Well), avec parfois un côté plus synthétique (Taking Chances, Break Me).
Avec Are We There, Sharon Van Etten transpose ses peines sur vinyle pour un album à la beauté froide et se place comme une musicienne indispensable de la scène indie américaine actuelle.
