EMI/2012
C’est toujours agréable de retrouver ces voix que l’on aime tant et celle de Norah Jones en fait partie. La demoiselle nous présente un nouvel opus, Little Broken Hearts, produit par le fameux Danger Mouse, un grand virage stylistique dans la discographie de Jones.
Rome (Luppi, Burton, White et Jones) fût surement le déclic pour une collaboration entre Norah Jones et Danger Mouse. Danger Mouse, producteur en vogue dont il vaut mieux se méfier après la chute des Black Keys. L’album s’ouvre sur Good Morning, réveil tout en douceur, titre intimiste comme on les aime. Say Goodbye projette l’auditeur dans un autre univers, plus pop mais toujours aussi doux, il est facile de reconnaitre la touche du producteur avec ces basses très saccadées et plânantes. Take it back est surement l’un des morceaux clé de l’album, peut être le plus grave. Jones parait un poil blessée et énervée, ce qui donne une certaine profondeur au titre. Comme souvent chez cette artiste tout ne marche pas, comme par exemple After the fall qui est assez ennuyeux. On peut peut être rejeter la faute sur Danger Mouse, dont la production confère une certaine ressemblance aux pistes. Nous n’aimons guère les comparaisons mais celle-ci est inévitable : 4 broken hearts sonne très Rome, en tout cas le refrain est fort sympathique, presque interprété. Travelin’ on est la ballade de l’album, très simple, efficace n’est pas le mot, plutôt envoutante et ambigüe, naïve et persuadée. Happy Pills, single entrainant sur lequel on ne s’attardera pas. Par contre les deux dernières pistes méritent une écoute plus attentive, Miriam et All A Dream sont des morceaux charmeurs, poétiques et contemplatifs, en accord parfait avec la voix chaleureuse de Jones.
Little broken hearts est un bel album réussi mais qui reste très fade dans la production. Le faiseur de tubes Danger Mouse essaye d’apporter quelque chose de nouveau, sans parvenir totalement à ses fins. C’est d’ailleurs, Norah Jones, avec sa voix et sa très bonne interprétation, qui relève le tout.
